Nicolas Lebel : Sans pitié ni remords
Sans pitié ni remords de Nicolas Lebel 5/5 (20-09-2015)
Sans pitié ni remords (382 pages) est sorti le 25 août 2015 aux Editions Marabout (Marabooks).
L’histoire (éditeur) :
9 novembre, cimetière du Montparnasse. Le capitaine Mehrlicht assiste, en compagnie de son équipe, aux obsèques de son meilleur ami, Jacques Morel. Quelques heures plus tard, il se retrouve dans le bureau d'un notaire qui lui remet, comme « héritage », une enveloppe contenant un diamant brut. Il s'agit de l'un des yeux d'une statue africaine, le Gardien des Esprits, dérobée dix ans auparavant lors du déménagement du Musée des arts africains et océaniens, que Jacques avait supervisé, et recherchée depuis par la « Police de l'Art ». Merlicht prend un congé et son équipe se retrouve sous le commandement du capitaine Cuvier, un type imbuvable aux multiples casseroles, quand les inspecteurs Latour et Dossantos sont appelés sur la scène de l'apparent suicide d'un retraité. Quelques heures plus tard, ils assistent impuissants à la défenestration d'une femme qui, se sentant menacée, avait demandé la protection de la police. Les deux « suicidés » avaient un point commun : ils travaillaient ensemble au MAOO lors de son déménagement. Ces événements marquent le début de 48 heures de folie qui vont entraîner Mehrlicht et son équipe dans une course contre la montre, sur la piste de meurtriers dont la cruauté et la détermination trouvent leur origine dans leur passé de légionnaires. Une enquête sous haute tension, dans laquelle débordent la fureur et les échos des conflits qui bouleversent le monde en ce début de XXIe siècle.
Mon avis :
Troisième lecture de Nicolas Lebel depuis le début de l’année (après L’heure des fous et Le jour des morts) et je ne me lasse pas de ses intrigues et encore moins de ses personnages.
Dans Sans pitié ni remords, c’est autour de l’art africain que s’articule l’histoire. Richement documenté, ce nouveau roman n’a pour autant rien à voir avec une lecture rébarbative qui vous livrerait une rétrospective du sujet. Car si Nicolas Lebel choisit d’explorer ce thème (qu’il exploite d’ailleurs à merveille puisque tous les petits détails, anecdotes et autres éléments relatifs au Musée des Arts d'Afrique et d'Océanie et à l’art premier sont hyper intéressants), il vous embarque surtout (accrochez-vous) dans une intrigue policière énigmatique palpitante.
Le meilleur ami de Mehrlicht, la capitaine Jacques Morel vient d’être enterré. Sur le point de prendre deux semaines de congés, Mehrlicht en accomplissant les formalités de successions tombe des nues lorsqu’il découvre le testament accompagné d’un diamant provenant d’un vol d’objets d’art africains de 2003.
En parallèle, Dos Santos et Latour, à qui on vient d’attribuer un nouveau chef de groupe, doivent enquêter sur une série de suicides dont les victimes ont toutes un lien avec le MAAO…
Maintenant personnellement impliqué dans cette affaire, Mehrlich se voit contraint de reporter ses vacances et rejoint les troupes du commissariat du XIIème pour une enquête digne d’une grande chasse au trésor.
Ce troisième opus (qui s’avère être une bonne suite du Jour des morts, autant qu’une excellente lecture indépendante ne présentant aucune difficulté de compréhension) est à la hauteur de ce que nous a habitué Nicolas Lebel. Le rythme, les dialogues, la qualité de l’enquête, l’humour et la noirceur ne manquent pas et sont franchement de qualité. Sans tomber dans les coups de théâtre excessifs ni les rebondissements incertains, l’auteur sait y faire pour que le lecteur ne sache jamais vraiment à quoi s’attendre. L’histoire est éprouvante parfois, intéressante toujours et surprenante, tout en gardant une ligne de crédibilité appréciable.
L’écriture est toute en richesse et en finesse, et les dialogues…du pur divertissement ! L’arrivée du nouveau Cuvier m’a énervée mais ses répliques beaucoup amusée !
« Cuvier s’approcha d’elle.
-Tu ne m’interromps pas la parole, je te l’ai déjà dit d’accord ?
Latour leva les mains en signe de capitulations.
-Les Ritals, c’est Mafia et compagnie. Il faut arrêter de se voiler les yeux dans le sable. » Page 44
Caricatural ? Oui, mais c’est tellement plaisant, et tranche bien avec l’intrigue qui s’avère particulièrement dure par moment.
Ce nouveau policier est encore un régal !
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