Julia Glass : Les joies éphémères de Percy Darling
Les joies éphémères de Percy Darling de Julia Glass 4/5 (06-03-2013)
Les joies éphémères de Percy Darling (649 pages), quatrième roman de Julia Glass, est disponible depuis le 16 mai 2012 aux Editions des Deux Terres et prochainement au catalogue France Loisirs.
L’histoire (éditeur) :
Dans une ancienne ferme près de Boston, Percy, soixante-dix ans, passe sa retraite à lire, à regarder de vieux films et à nager dans son étang en tenue d’Adam. Il n’apprécie que les visites de Robert, son cher petit-fils étudiant en médecine. Cette paisible routine est compromise lorsqu’il permet à une école maternelle d’occuper sa grange. À mesure qu’élèves, parents et professeurs assiègent son refuge, il remet en question la vie solitaire qu’il mène depuis la mort de sa femme, trente ans plus tôt. Quand il croise avec Robert le destin d’Ira, instituteur homosexuel, et de Celestino, jardinier guatémaltèque, il lui devient soudain impossible de rester à l’écart de sa communauté, de ses deux filles, ni même, à sa grande surprise, des joies éphémères de l’amour.
Mon avis :
Sans être une saga, Les joies éphémères de Percy Darling devrait ravir les amoureux d’histoires de famille délicates. Percy Daling évoque sa vie à l’aube de sa retraite, des bouleversements qui viennent l’habiter, et revient sur sa vie de couple et la mort tragique de son épouse il y a plus de trente ans. A travers son histoire, on côtoie avec plaisir ses enfants, ses petits-enfants, ses voisins et surtout ses nouveaux locataire qui donnent lieu à de nombreuses péripéties, allant du risible au dramatique. On découvre ainsi divers personnages et intrigues singulières, dérangeantes et touchantes : une mère célibataire, un jardinier Guatémaltèque en situation irrégulière, un professeur homosexuel, un ado lié à un groupe d’activistes écologiques.
Le style est fluide mais l’écriture contemplative m’a donnée une impression de lenteur incroyable au début de ma lecture. Il m’aura fallu près d’une centaine de pages (quand même !) pour m’imprégner des personnages, apprendre à les connaitre et à m’y attacher. Il ne faut surtout pas être effrayé par ses 650 pages, car une fois rentré dans l’histoire, elles défilent à toute vitesse. On est comme absorbé dans la vie de Percy Darling. Il faut dire que Julia Glass a soigné ses personnages. Loin d’être parfaits, ils forment une gallérie hétéroclite d’individus pour lesquels l’empathie vient naturellement. Peceval Darling surtout, que l’on prend pour un homme rude, arrogant et outrancier dans ses reproches, est finalement un homme de cœur qui a vécu plus de trente ans dans la culpabilité. Les personnages secondaires sont tout aussi bien dessinés. Leurs histoires personnelles intéressantes et très variées permettent au lecteur (et à Percy) de ne pas s’ennuyer. Une retraite qui n’aura rien de routinière ni de paisible, croyez-moi !
L’intrigue, qui apparait aux premiers abords simple, est finalement plus subtile et délicate qu'il n'y paraît. Les joies éphémères de Percy Darling est un récit intelligent sur le thème du changement, qu’il soit personnel, professionnel, sexuel, familial, physique, économique, social... Au fil des pages, les relations entre les différents récits personnels se tissent. Le puzzle se forme progressivement pour livrer au lecteur une histoire toute en émotion. Il montre de façon efficace l’importance des décisions et leurs conséquences sur soi et les autres. C’est un très bon roman qui explore des thèmes variés et donne à réfléchir sur la famille, le pardon, la tolérance, la sexualité, la maladie, la mort, l’amour.
Un livre simple et vrai sur la vie tout simplement !
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