Markus Zusak : La voleuse de livres
La Voleuse de livres de Markus Zusak 5/5 (01-07-2012)
La Voleuse de livres (633 pages), qui a reçu le prix Millepages Jeunesse, est disponible depuis le 19 mars 2008 en version poche chez Pocket. Il a été initialement publié au rayon jeunesse des éditions Pocket le 30 janvier et chez Oh ! Editions le 2 mars 2007.
L’histoire (éditeur) :
Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, parmi eux, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa curiosité. Liesel Meminger y est parvenue. Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s'est arrêtée. Est-ce son destin d'orpheline dans l'Allemagne nazie qui lui a valu cet intérêt inhabituel ou bien sa force extraordinaire face aux événements ? A moins que ce ne soit son secret... Celui qui l'a aidée à survivre. Celui qui a même inspiré à la Mort ce si joli surnom : la Voleuse de livres...
Mon avis :
Je viens de refermer La Voleuse de livre, encore empreinte d’une foule d’émotions. C’est un gros livre (plus de 600 pages) et pourtant je l’ai lu à une vitesse incroyable. En fait, depuis hier, je n’en relève pratiquement plus le nez. Il a certains romans qui vous empoignent comme ça et dont vous ne pouvez plus vous détacher. Le livre de Markus Zusak en fait partie. C’est un livre fort autant par ses mots que par ses idées.
La Voleuse de livre est l’histoire de Liesel Meminger. Liesel (9 ans, presque 10) est conduite par sa mère pour être confiée à une famille nourricière. Sur la route vers Munich, elle croise le chemin de la Mort qui emporte son jeune frère. Cette première rencontre lui donne l’occasion de voler son premier livre et devient le début d’un long chemin commun, qui aboutira à ce livre dont la narratrice n’est autre que la Mort.
On suit la petite Liesel chez Rosa et Hans Hubermann : les amitiés, l’école, la famille, la découverte de la lecture, les jeux…bref, tout ce qui fait la vie d’une fillette d’une dizaine d’années. Sauf que nous sommes en Allemagne dans les années 40 et que la guerre et l’antisémitisme règlent le quotidien. Oui, le dénouement est tragique mais La Voleuse de livres n’est pas seulement une histoire triste (elle ne sombre d’ailleurs pas dans la pathétique), c’est aussi une belle leçon de vie et de courage : comment résister au fascisme, comment tenir quand on est juif, comment conserver son cœur face à l’horreur et comment survivre tout simplement.
L’écriture est belle et chargée en émotion. L’allégorie de la Mort n’apporte en rien un texte lourd, triste et effrayant. Au contraire, la Mort est personnifiée en un être touchant, sensible, drôle, cynique…et c’est tout cela qui se dégage du récit. J’ai beaucoup aimé la construction : séparée en parties et en sous parties (à la manière d’une pièce de théâtre avec ses actes et ses scènes) toutes titrées et ponctué d’informations (en gras) donnée par la narratrice afin d’expliquer ou justifier certains passages. Le rythme est un peu lent mais le découpage du texte permet de bien avancer sans ressentir de lassitude, et puis on s’attache si vite à Liesel, qui en devient presque impossible de la lâcher.
Effectivement, Liesel est adorable. C’est une fillette courageuse, intelligente avec une forte personnalité (sans pour autant être rebelle). Elle m’a souvent fait sourire par son innocence, sa gentillesse et son naturel. Toujours partante pour faire des bêtises avec son ami Rudy (un très beau personnage lui aussi) mais aussi pour apprendre la lecture avec son papa Hans Hubermann. Leur relation est incroyable de sincérité. C’est un Grand Homme ! Beaucoup d’autres personnages ont leur importance : sa mère nourricière, Rosa (une mégère au grand cœur, rude et vulgaire mais très attachée à Liesel), Max (leur « invité inattendu » dont la relation avec la fille m’a serré le cœur), les voisins, la femme du maire Ilsa Hermann…
Si l’idée de vous faire conter une histoire par la Mort vous semble saugrenue voir repoussante, je peux vous dire que j’ai souvent oublié qui tenait la plume, souvent oublié qu’il s’agissait d’une abstraction, tant l’auteur à réussit à lui créer une vrai personnalité aussi touchante que l’héroïne.
J’espère vous avoir donné envie de découvrir le livre de Markus Zusak. Edité en même temps au rayon jeunesse et adulte, il possède tous les ingrédients pour satisfaire un large public, adepte ou non de lecture historique. Ne passez pas à côté !
"Le temps était long pour Max Vandenburg dans son environnement de ciment.
Les minutes sont cruelles.
Les heures étaient une punition.
Quand il était éveillé, le sablier du temps de déversait au-dessus de lui et menaçait de l’étouffer. Mais il me laissait vivre. On peut faire beaucoup de mal à quelqu’un en le laissant vivre." page 291
"L'été arriva.
Pour la voleuse de livre, la vie se déroulait gentillement.
Pour moi, le ciel était couleur Juifs." page 402
"Ses yeux avaient la couleur de l'agonie." page 453
Allons faire un tour chez les autres participants de cette lecture commune organisée par Bambi_slaughter :
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