Joseph Monninger : Le garçon qui rêvait de requins
Le garçon qui rêvait de requins de Joseph Monninger 4,5/5 (04-09-2012)
Le garçon qui rêvait de requins (235 pages) est le premier roman jeunesse traduit de Joseph Monninger. Il est disponible depuis le 22 août aux Editions Flammarion, dans la collection Tribal.
L'histoire (éditeur) :
"C'est alors que je l'ai aperçu. Il nageait à un mètre cinquante de profondeur, peut-être plus. Il est passé comme un éclair bleu-gris ; son aileron affleurait à peine à la surface. Tommy avait les yeux fermés, mais moi, je l'ai vu. C'était comme si j'avais attendu toute ma vie de le noir." Sous le soleil de Californie, Tommy et Bee s'apprêtent à passer des vacances inoubliables. Tommy va enfin pouvoir réaliser son rêne : approcher un grand requin blanc. Mais le jeune garçon est malade et fragile. Sa volonté et son enthousiasme l'aident à se dépasser. Ils le mettront pourtant en grand danger...
Mon avis :
Cette rentrée littéraire 2012 est riche et prometteuse, c’est également un plaisir de voir de bons titres alimenter le secteur de la jeunesse. En voilà un qui m’a beaucoup plu par son sujet, ses thèmes abordés et la manière très cohérente de tout assembler. De l’amitié, un peu d’amour, du courage, beaucoup de surf et de plage, de la peur et du courage, Le garçon qui rêvait de requins est à coup sûr un roman qui va plaire à plus d’un ado, aussi bien masculin que féminin. Destiné aux enfants dès 12 ans, il saura, je pense, tout autant charmer les adultes.
Tommy, Bee et leur mère sont dans un avion en direction de la Californie. Tommy Winterson est jeune garçon de 11 ans atteint de mucoviscidose. Il bénéficie du programme Blue Moon qui permet aux enfants malade de vivre leur rêve. Le sien : s’approcher des requins et en particulier d’un grand blanc. Tommy est évidement plein d’espoirs, mais quand son séjour débute les choses ne se passent pas comme il l’espère. Tommy doit vivre sa maladie au quotidien (avec les difficultés et la souffrance qu’elle engendre), la sortie en mer prévue se révèle décevante et le comportement de leur mère (si prévisible !) ne fait que gâcher les vacances censées être des moments familiaux inoubliables. Avec l’aide de Ty et de son frère, (un jeune surfeur qui a survécu à une attaque de requin), Bee va tout mettre en œuvre pour que les rêves de son jeune frère se concrétisent, même au péril de sa vie.
Ce qui m’a le plus marqué dans ce court roman c’est la fraternité qui se dégage de la relation entre Tommy et de sa grande sœur Bee. Béatrice est une ado formidable, intelligente, sérieuse mais bien trop dévouée. Elle reste aux côtés de son frère, toujours à l’écoute de ses soucis et surtout de ses attentes (en oubliant parfois de vivre sa vie). Sachant très bien que leur mère ne peut être à la hauteur, elle l’épaule d’avantage et le fait de façon franche et désintéressée (sans aucune contrainte en plus). Le récit de Joseph Monninger met à l’honneur l’amitié et la générosité illustrées à travers la relation qui se noue entre Tommy et Ty. Ces quelques jours sur la côte Pacifique sont l’occasion de faire sa rencontre et de partager d’avantage que des correspondances. Bien que porté au rang de héros, le jeune homme reste simple et naturel. Leur relation est super touchante.
A aucun moment le sentiment de pitié n’est mis en avant (c’est loin d’être le sujet du roman). Oui, la situation familiale est mauvaise avec un père qui a quitté le foyer et une mère nombriliste qui ne se rend même pas compte de l’importance de l’expérience que vit son enfant, trop occupée à passer son temps à flirter (tous frais payés par l’association). Oui la vie n’est pas toujours rose. Oui Tommy est malade, mais jamais les personnages qui sont à son contact, ne mettent en avant ces difficultés. C’est un garçon particulier dont les qualités de courage et de force sont incroyables. Fan des requins, incollable sur tout ce qui touche à l’animal, c’est une véritable encyclopédie humaine.
Ecrit à la première personne, Le garçon qui rêvait de requins est un récit superbe que nous livre Bee. On suit le frère et la sœur vivre l’aventure, c’est intéressant et captivant (si vous l’ouvrez, vous ne le fermerez qu’une fois fini). Le style est simple et non simplet, les personnages sont soignés et les événements sont décrits avec la même passion que celle qui anime le garçon. On sent le travail et la fascination qui ont guidé l’écriture de l’auteur. C’est une mine d’informations, délivrées naturellement par le biais du personnage de Tommy.
Voilà un beau message d’amour pour son prochain et pour la nature. Le requin est bien décrit comme un prédateur, mais l’image véhiculée tente à remettre en avant la vérité : celle de la fatalité du règne animal et de la chaine alimentaire.
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