Joe R. Lansdale : Diable rouge
Diable rouge de Joe R. Lansdale 3,5/5 (11-04-2013)
Nouvelle publication de la collection Sueurs froides des Editions Denoël, Diable rouge (320 pages) est disponible depuis le 12 avril 2013.
L’histoire (éditeur) :
Hap Collins et Leonard Pine, les tontons flingueurs texans, sont de retour dans un polar tout feu tout flamme.
Lorsque leur ami Marvin demande à Hap et Leonard d’enquêter sur une affaire classée de double homicide, ils sont ravis de jouer à nouveau aux détectives privés : certes, ils aiment le danger et la baston, mais plus encore être payés pour s’y frotter.
Les compères ne tardent pas à découvrir que les deux jeunes victimes, qui fricotaient avec une bande de pseudo-vampires gothiques, étaient sur le point d’hériter d’un gros pactole. Plus Hap et Leonard examinent la scène de crime, plus ils y voient clair – en particulier une tête de diable rouge graffitée sur un arbre.
Cette signature bizarre, qui se révèle liée à d’autres meurtres, serait-elle celle d’un serial killer sataniste?
De l’action pétaradante, de l’humour cocasse, des personnages hauts en couleur sont au menu de ce roman qui marque le retour du duo le plus déjanté du polar américain actuel.
Mon avis :
Après une semaine en enfer et surtout Des neouds d’acier, j’attendais le nouveau titre de la collection Sueurs froides avec grand plaisir. Le plaisir était au rendez-vous avec Diable Rouge et la surprise aussi…. Le dernier titre de Joe R. Lansdale (auteur que je découvre) est surprenant. Ces protagonistes valent le détour croyez-moi !
Diable rouge est un roman qui allie les ingrédients du polar avec une bonne dose d’humour, que l’on trouve essentiellement dans les répliques de ses protagonistes. Hap et Leonard sont des personnages récurrents des livres de Joe R. Lansdale. Même s’il fait référence à certains éléments de leur précédentes aventures (Vierge de Cuir, Vanilla Ride… ), ce dernier roman n’est pas pour autant une suite et sa lecture peut rester indépendante.
Après avoir régler le compte de deux mecs qui s’étaient permis de voler la vieille Madame Johnson, on retrouve Hap Collins et Leonard Pine au bureau de Marvin Hanson (qui tient une agence de détectives). Madame Christopher, qui a perdu son fils il y a deux ans, reste persuadée que la police n’a pas fait correctement son travail à l’époque. Cet homicide est pour elle lié à un contrat mais déguisé en crime crapuleux. Hap et son « frangin » Leonard sont ainsi engagés pour tenter de mettre au jour cette sombre affaire. En étudiant les photos du lieu de l’assassinat, ils remarquent une marque qui figurait également sur d’autres cas de morts violentes. Ce diable rouge serait-il la signature d’un tueur en série ?
L’enquête que mènent Hap et Leonard est tout ce qu’il y a de plus classique. Il y a peu de surprises mais elle reste bien construite et agréable. Noir, brutal, vulgaire (au sens du manque de délicatesse), Diable rouge est un bon polar, qui garde une certaine originalité grâce à ses personnages.
La vraie force de ce livre est ce duo choc de « détectives » en herbe. Hap et Leonard sont plus que des amis, ce sont de vrais frères. Ils n’ont pas grand-chose en commun à première vue. Le premier est un Blanc qui vit en couple avec Brett. Plutôt mal dans sa peau, il essaye de faire avec sa (mauvaise) conscience, mais c’est franchement pas évident (la dépression est proche) ! Le second est Noir, gay (fraîchement célibataire), vétéran du Viet Nam, grande gueule et bien dans sa peau. Et pourtant, ils sont complémentaires et inséparables. Leurs répliques, complètement barrées et souvent sarcastiques, donnent du rythme et m’ont vraiment fait sourire. Finalement ces deux-là sont peut être portés sur le sexe, avec un humour parfois limite, et un soupçon violents, mais ce sont de bons gars, criants de vérité, aussi antipathiques que charmants.
Diable rouge est une (petite) lecture agréable, marquée par des protagonistes hauts en couleur.
« J’étais trop fatigué et trop vieux pour casser la gueule aux gens. Quelqu’un en âge de porter des lunettes de lecture méritait un boulot tranquille dans un bureau climatisé et son activité la plus violente aurait dû consister à ouvrir sa braguette. » page 31
« Ce fut elle qui se chargea du travail de précision. Pour moi, ce genre de job, c’est comme essayer d’écrire en lettre cursives sur un bloc-notes avec mes orteils tout en recevant les instructions verbales d’un singe. » page 172
A découvrir aussi
- Pit Agarmen : La nuit a dévoré le monde
- Louise Millar : Petits goûters entre amies
- Tina Uebel : La vérité sur Frankie
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 292 autres membres