Isaac Marion : Vivants
Vivants d’Isaac Marion 2,5/5 (14-12-2013)
Vivants (320 pages) est paru le 21 octobre 2011 chez Bragelonne, et est disponible est version poche depuis le 3 juillet 2013 chez Le Livre de Poche (336 pages).
L’histoire (éditeur) :
Le monde est dévasté par une étrange épidémie. Les Morts se relèvent, les Vivants se cloîtrent à l'intérieur de forteresses. Une guerre sans merci les oppose.
R est un Mort. Comme tous les Morts, R n'a pas de souvenirs, pas d'émotions, et, animé par une faim irrépressible, dévore les Vivants. Mais R rencontre Julie. R l'emmène avec lui. Et bafoue les règles des Vivants et des Morts pour rester avec elle. Mais leur monde ne les laissera pas faire.
Mon avis :
Fan de zombies, je me suis empressée de me jeter sur Vivants que Ludivine m’a fait parvenir dans sa version poche dans le cadre de notre swap zombies.
Le début de cette lecture a été un peu déstabilisant car le lecteur est directement jeté dans la peau d’un zombie. Moi qui aie l’habitude et aime suivre les victimes pourchassée et terrorisées, j’étais loin du compte ici. R (parce qu’il ne se souvient plus de son prénom), le narrateur, a été affecté depuis un petit moment par le mal qui a décimé une bonne partie de la population. Et pourtant, il garde encore l’usage de la parole (même si c’est quand même assez limité) et surtout de son cerveau. Il a beau se nourrir de chair humaine, il a conservé une conscience. On le suit donc au quotidien, à monter et descendre les escalators d’un terminal aéroportuaire (où, avec ses congénères, il a élu domicile), à échanger avec son ami M (ce dernier étrangement très porté sur le sexe- certainement un instinct très tenace !), à vivre sa vie normalement et simplement (mariage, enfants, voiture… le tout à deux trois détails près) et à chercher de quoi se mettre sous la dent. C’est justement lors d’une de leurs expéditions qu’il rencontre deux ado : Perry, le premier, finit dans son estomac et le second, Julie, à ses côtés. En effet, il se jette sur Perry goulument, lui mange une partie de son cerveau (se réservant l’autre pour plus tard, pour lui permettre de vivre intérieurement une partie de sa vie) et il tombe sous le charme de la belle Julie (la petite amie de Perry de son vivant) qu’il décide de ramener dans son avion (et oui Monsieur R est l’heureux propriétaire d’un avion !) lui épargnant une fin indiscutablement atroce, dévorée par ses copains zombies. Bref, une jolie petite relation s’installe incroyablement vite (il faut bien reconnaître), d’abord de confiance, puis d’amitié et dans les yeux de R d’amour. Sauf que même si Julie est en sécurité avec R, elle ne peut pas rester indéfiniment chez les zombies, et doit retrouver les siens, installés dans un stade, remanié en mini-ville-forteresse, où son père et ses proches sont sensés l’attendre (et se faire du souci, croit-elle…).
Roméo et Juliette version zombie, c’est possible ? Et bien, sans tenir compte du contexte marqué par les mort-vivants (oh, c’est un détail, me direz-vous !), l’histoire possède sans conteste sa dose de romantisme. R (Roméo) et Julie (Juliette) n’ont que leur nom et leur histoire d’amour impossible qui rappelle le texte original, parce qu’on est vraiment loin de la force émotive de la pièce de Shakespeare. Je n’y ai pas vraiment retrouvé la passion et les émotions du vrai couple.
Fan de zombies, je ne suis pas certaine que ce texte soit fait pour vous. Vous n’y trouverez pas l’atmosphère oppressante ou des scènes d’horreur attendues et semblables à The Walkind Dead (celles rencontrées ici ne m’ont absolument pas terrorisée). Le monde est certes chaotique et infesté de mort-vivants (pas tous capable de gérer leurs pulsions cannibales) mais c’est vraiment la relation entre Julie et R qui est mise en avant et domine l’intrigue. L’auteur offre de bonnes scènes d’action et des moments où on a chaud aux fesses pour les personnages « Vivants », me donnant de bons moments de lecture, sans toutefois pour autant me livrer ce que je recherchais.
Vivants est un texte jeune-adultes qui plaira certainement aux lecteurs plus jeunes (que moi). Isaac Marion a une écriture fluide, facile et pétillante (la présence de M notamment donne de bons moments décalés). J’ai trouvé qu’il mettait finalement en avant le thème de la tolérance avec une jolie fin (un peu facile, mais bon). Enfin, autant suivre un zombie de l’intérieur m’a surprise au début, autant découvrir l’évolution de ses pensées (et visions) m’a vraiment intriguée. J’ai trouvé cet aspect plus intéressant que le reste finalement.
En bref : Vivants est une lecture zombie trop dans la romance à mon goût et un tantinet en manque de cohérence et de crédibilité par moment (Est-on vraiment obligée de porter du gloss quand le monde est plongé dans le chaos et à la merci des zombies ? Je ne suis pas certaine que la retouche maquillage soit une priorité…). Des plus et des moins qui me laissent mitigée, car même en l’ayant lu facilement je n’ai pas été captivée plus que ça.
A réserver peut-être aux frileux de lectures d’horreurs et qui ont peur de se frotter aux zombies.
Bande annonce du film sorti le 20 mars 2013 à visionner ici
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