Franck Thilliez : Deuils de miel
Deuils de miel de Franck Thilliez 3.5/5 (15-02-2012)
Deuils de miel (330 pages) est paru aux éditions La Vie du Rail dans la Collection Rail noir le 14 mars 2006 et est disponible en poche (340 pages) chez Pocket (Policier / thriller) depuis le 13 février 2008.
L’histoire (éditeur) :
Après le décès accidentel de sa femme et de sa fille, le commissaire Sharko est un homme brisé. Insomnies, remords, chagrin... Difficile dans ces conditions de reprendre du service. Mais une macabre découverte va brutalement le ramener à la réalité : une femme est retrouvée morte, agenouillée, nue, entièrement rasée dans une église. Sans blessures apparentes, ses organes ont comme implosé. Amateur d'énigmes, le tueur est aussi un orfèvre de la souffrance. Et certainement pas prêt à s'arrêter là. Pour Sharko, déjà détruit par sa vie personnelle, cette enquête ne ressemblera à aucune autre, car elle va l'entraîner au plus profond de l'âme humaine : celle du tueur... et la sienne.
Mon avis :
Je suis bien contente de m’être inscrite à cette lecture commune, organisée par loulou86. Je sortais du dernier Thilliez (La forêt des ombres) partagée entre le sentiment d’avoir lu un bon thriller mais également un peu déçue d’avoir trouvé la fin si évidente. De ce point de vue, Deuils de Miel m’a surprise : impossible de connaître le meurtrier ou de deviner l’intrigue (qui est sacrément tordue tout de même).
On entre dans l’enquête par la découverte dans une église du cadavre d’une femme entièrement nue et rasée. Sur son corps on retrouve sept papillons assez particuliers. Voici alors le lecteur, comme le protagoniste, plongé dans un jeu de pistes où la vengeance semble être le mobile d’un l’assassin particulièrement malsain. J'ai pris plaisir à découvrir ce commissaire Sharko. C'est un flic intelligent et courageux, mais aussi un être abimé et torturé même. Je ne connaissais pas son histoire, qui a été précédemment évoquée dans Train d’enfer pour Ange rouge, mais Thilliez ne manque pas de préciser certains points sur la mort de sa femme et de son enfant qui permettent de cerner un peu mieux sa personnalité. Parallèlement à l’enquête, qui va le bouleverser aussi bien dans sa vie professionnelle que privée, on apprend à le connaitre à travers la rencontre avec une enfant (qui n’est pas sans rappeler sa fille décédée). Cette étrange relation (bien ou mauvaise ?) réveille en lui tourments et souffrance jusqu’à le mener un peu plus vers la folie.
Deuils de miel est un bon thriller qui remplit bien son rôle : le suspens est maintenu jusqu’à la fin, il y a de l’action, ça va vite, le scénario est bien ficelé et surtout l’originalité dans le mode opératoire du tueur est sacrément dérangeante (dans le bon sens du terme). L’idée de mettre des insectes entre les mains d’un assassin est brillante et ajoute de la perversité au scénario : moustique, papillons, fourmis…Que du bonheur ! Le tout agrémenté de quelques maladies mortelles que ces insectes véhiculent et propagent, et nous voilà embarqués dans un récit efficace qui se lit avec plaisir et dégoût. L’auteur, qui maîtrise bien son sujet, mélange répugnance, appréhension et aussi désir de savoir, dans un texte aussi effrayant qu’intéressant.
En conclusion, Deuils de miel, qui a reçu le prix Sang d’Encre des lycéens, est un bon roman à suspens qui captive, un thriller qui se lit vite et bien (mais qui pourrait répugner certains lecteurs sensibles aux insectes). Je vous conseille tout de même de commencer par Train d’enfer pour Ange rouge, pour mieux en apprécier ce roman.
Autre article :
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 292 autres membres