Libre-R et associés : Stéphanie - Plaisir de lire

Teddy est revenu de Gilbert Gallerne   3/5 (18-08-2013)

Teddy est revenu (286 page) est paru le 16 septembre 1999, chez Claude Lefrancq Editeur (collection Attitudes-Best Seller) puis en format poche (308 pages) chez City Poche Edition le 6 octobre 2010.

L’histoire (éditeur) :

Soupçonnée à l'époque d'avoir tué sa fille pour reconquérir son mari, Laura ne peut se tourner vers la police, ni vers son mari qui l'a abandonnée et a refait sa vie. Laura en est persuadée : sa fille est vivante.
Seule, elle décide de reprendre l'enquête avec pour unique indice le cachet d'un bureau de poste de Saint-Nazaire d'où Teddy, l'ours en peluche, a été expédié. Laura ignore encore qu'elle va devoir assumer son passé, se mettre hors la loi, affronter la grande bourgeoisie de province et croiser sur sa route un tueur en série ...

Mon avis :

Teddy est revenu est le genre de thriller sans prétention, au style fluide et pas forcément recherché, à l’intrigue qui tient en haleine même si le suspens n’est pas le première qualité, et aux personnages soit bons soit méchants. Bref, un polar qui a le mérite de ne pas faire prendre la tête au lecteur et qui se lit agréablement.

J’ai passé un bon moment aux côtés de Laura, cette mère de famille complètement seule depuis l’enlèvement de sa fille il y a cinq ans. La disparition, jamais élucidé, de Lucie aura été le point de départ à sa descente aux enfers. Son mari est parti pour une autre femme (et a très très, voir bien trop, vite refait sa vie), sa famille l’a jugée responsable d’avoir laissé sa fille chez une nourrice (mauvaise mère, plus tourné vers sa carrière professionnelle que le bonheur de sa fille) et la police ont toujours pensé qu’elle été mêlée à l’affaire, comme si en faisant disparaître sa fille gênante, elle aurait pu sauver son mariage… Si avec tout ça vous ne partez pas avec une sérieuse envie de vous prendre d’affection pour cette pauvre femme qui n’est que l’ombre d’elle-même désormais, c’est que vous n’avez pas de cœur ! Alors quand un matin le facteur lui apporte un colis contenant l’ours en peluche de sa petite qu’elle avait le jour de son enlèvement, ni une ni deux, on embarque avec Laura à la recherche de Lucie. Rien n’est évident mais elle progresse doucement, allant d’un rien vers une supposition, puis une théorie… Plus déterminé que jamais, elle compte bien lever le voile sur ce mystère qui entoure le retour de Teddy et ainsi retrouver son enfant.

Teddy est revenu est donc une histoire qui mise surtout sur l’empathie pour sa protagoniste. Ça marche relativement bien, surtout que les personnages qui gravitent autour sont de vraies têtes à claque. Mention spéciale pour son ex (véritable co--ard) qui ne ressent plus rien pour elle ni pour sa petite (alors là ça me dépasse complètement !) et à la vieille Delalande et son chauffeur chez qui l’auteur a mis la dose de cruauté et de perversion. Heureusement, il lui arrive de croiser des gens bien aussi, certains qui lui redonne un peu de baume au cœur, lui rappelant qu’elle est encore une belle femme, et d’autre comme Albert Toulouse qui n’hésite pas à l’aider.  Ce journaliste alcoolique à ses heures perdues est sympa et ne manque pas d’humour.

Bon, avec un bandeau mentionnant « par l’auteur de Au pays des ombres, prix Quai des orfèvres 2010 » on s’attend à forcément beaucoup de suspens. Ce n’est malheureusement pas le cas ici. On se doute rapidement de l’implication de certains personnages (vraiment barjot, dit en passant !) mais Gilbert Gallerne donne néanmoins du rythme à son récit (les courts chapitres n’y sont pas pour rien) et suffisamment d’intérêt à son histoire pour tenir en haleine. Un roman un peu dans la lignée de ceux de Mary Higgins Clark, qu’on lit avec plaisir mais qu’on oublie rapidement.