Gavin's Clemente-Ruiz : Le club des feignasses
Le club des feignasses de Gavin's Clemente-Ruiz 4,5/5 (19-04-2018)
Le club des feignasses (324 pages) est disponible depuis le 28 mars 2018 aux Editions Mazarine.
L'histoire (éditeur) :
Que faire ? Si vous avez un jour appris une terrible nouvelle et décidez d’aller manger une côte de bœuf pour fêter ça, si vous avez envie d’être aux côtés de personnes que vous aimez quand vous en avez besoin, si vous avez toujours rêvé de retrouver l’amoureux de votre jeunesse, si vous voulez chanter (faux) sans qu’on vous regarde de travers, si vous avez un jour fait partie d’un club de plage, et que l’envie vous revient 50 ans plus tard : rejoignez le Club des Feignasses ! Rien ne prédisposait Béa, Alice, Sam, Greg et Elisabeth à se rencontrer. Pourtant, ces amoureux et cabossés de la vie, membres d’un club aussi curieux que chaleureux, apprennent vite à se connaître avec leurs failles, leurs richesses et leurs secrets. Un roman plein d’émotions, d’optimisme et de tendresse qu’anime une galerie de personnages attachants.
Mon avis :
Béatrice Louvain, parisienne de 54 ans bien dans ses baskets, à la tête de son agence immobilière, petite râleuse toujours en train de courir qui cache en vérité un cœur d’artichaut, a rendez-vous chez son coiffeur-esthéticienne. Ce matin de juin, elle a bien l’intention d’être la plus belle pour débuter cette nouvelle étape dans sa vie, mais pas question de ne pas mettre ses trois hommes dans l’affaire.
« Voilà. Je fais partie du club maintenant. Une autre vie commence. Qu’elle soit la plus longue possible. » page 35
C’est vrai qu’elle fait la forte Béa. Et elle peut à force de tout contrôler comme elle l’entend ! Mais aujourd’hui elle commence à prendre la mesure du danger. Ce n’est pourtant pas une raison pour se laisser abattre pour autant. Alors, elle anticipe. Et puis, il faut penser à Helene aussi, sa fille.
Alice, jeune femme douce, gentille, réservée, peu sure d’elle (ou alors uniquement dans son boulot de puéricultrice à la crèche Sainte Marguerite) entame son dernier jour dans la section Caramel. Elle va devoir laisser ses petits monstres d’amour, car pour elle aussi c’est le moment de prendre un nouveau chemin…
Tout comme Samuel, banquier de 32 ans, parisien depuis une dizaine d’année (depuis que ses parents l’ont foutu à la porte) et Elisabeth, soixantenaire fortunée (bien née et bien mariée depuis 40 ans à Bernard) qui n’a jamais manqué de rien, Béa et Alice vont faire la connaissance d’Elodie, leur « nounou ». Et désormais, leur vie (et celle de leurs proches) ne sera plus jamais comme avant. Pour le meilleur et pour le pire….
Ce résumé est volontairement partiellement tronqué et remanié à ma sauce (mais tout est cependant vrai, juste et en même temps aussi loin de la vérité…). Ceux qui ont lu ou ceux qui découvriront très vite ce nouveau roman de Gavin’s Clemente-Ruiz s’en rendront compte. Mais je ne voulais pas vous dévoiler ce que l’auteur annonce (même très rapidement) si bien. Je m’arrêterai donc là pour ce qui est de l’histoire que j’ai trouvé sympathique et tellement positive. Oui parce que la vie parfois c'est triste, mais aussi drôle, à l'image de ce club des feignasses et j'airai même jusqu'à dire que ce roman est "driste" (clin d'oeil tout particulier à Gavin’s Clemente-Ruiz , en souvenir ce cette soirée du 2 mai).
Bah oui, vous voyez, Le club des feignasses ça parle de maladie, d'enfant rejeté par ses parents face à l'homosexualité de celui-ci, de handicap, de la perte d'un enfant, de mariage arrangé et pas toujours heureux, de rupture et d'amour contrarié mais c'est loin d'être un roman grave et déprimant. Au contraire !!! c'est plein de sujets délicats, mais c’est gai positif, optimiste... ce n'est évidemment pas tout rose, mais l'auteur arrive à travers ses feignasses et leurs dialogues pétillants à délivrer de belles émotions, de belles valeurs, des leçons de vie fortes. Il force à regarder la vie autrement, à ne pas regretter et surtout profiter de chaque instant, à vivre à fond ses valeurs, ce qu'on croit sait être juste et bon pour soi (et ce malgré le discours des autres !), à regarder droit devant.
« La vie nous offre ce qu’elle peut, comme elle peut quand elle peut. » page 262
Le club des feignasses c’est du bon, du positif, de la gravité (juste ce qu’il faut) mais pas de la déprime, c’est un concentré de bonne humeur sans jamais tomber dans le grotesque, c’est plein de justesse et de mots qui font du bien.
Bref, je n’irai pas jusqu’à dire que j’aimerais faire partie du club des feignasses, mais plutôt que j’aimerais avoir leur courage. Car, oui Monsieur Gavin’s Clemente-Ruiz, vos feignasses sont fortes mais elles sont surtout dristes et c’est chouette. Merci pour nous !!!
« On est mignons, comme ça, tous ensemble, en cercle sur nos fauteuils inclinables, jambes en l’air sans rien faire à parler d’amour avec nos verres de cantines à la main. Ça me rappelle mon enfance. Sur le port, y’avait toujours des petites mamies assises sur un banc en train de refaire le monde… Elles restaient là des heures. Le matin, le midi, le soir, j’avais l’impression de les voir tout le temps !
- Et bien maintenant, c’est ton tour, mon chéri, lance Greg, ironique.
- C’est vrai qu’on forme une bien belle brochette de…
Sam cherche ses mots.
-…de feignasses ! s’esclaffe-t-il tout d’un coup.
- Voilà ! c’est ça ! je déclare officielle l’ouverture du « club des feignasses » ! annonce Béa » page 143-144
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