Dominique Dyens : Intuitions
Intuitions de Dominique Dyens 2,5/5 (07-02-2014)
Intuitions (192 pages) est paru le 31 mars 2011 aux Editions Héloïse d’Ormesson, puis en format poche Chez France Loisirs dans la collection Piment (201 pages) et le 2 mai 2013 chez Pocket (192 pages).
L’histoire (éditeur) :
La famille Royer affiche prospérité et réussite. Des situations professionnelles enviables, un pavillon cossu, deux enfants superbes... Patrice et Nathalie semblent comblés. Mais sous les apparences, un malaise et des non-dits sommeillent...
Leur vie bien rangée explose quand ils reçoivent un SMS de leur fils aîné, Grégoire. Jeune diplômé à New York, il leur annonce son prochain mariage avec une certaine Gala. Guidée par son intuition, Nathalie décide de mener une enquête sur sa future belle-fille. Une enquête qui vire à l'obsession.
Mon avis :
Intuitions est le genre de romans qui ne me laissera pas un souvenir mémorable même si sa lecture n’en a pas été pour autant désagréable. Il y a, je trouve, plus de points négatifs (à mon goût) que de positif, et pourtant j’ai dévoré ce livre en à peine deux soirées (la faute à la fatigue, sans quoi je ne l’aurais pas reposé).
Dominique Dyens a une plume vraiment fluide et arrive à rendre les situations presque ordinaires problématiques et tendues (à la limite du malaise) avec un petit rien, juste un grain de sable qui vient tout ébranler. Le suspens s’installe tout seul alors qu’il n’y a rien au préalable qui ne laisse supposer un tel revirement de situation. Bon, c’est vrai que certains signes ne trompent pas : la pièce secrète que Nathalie vénère et où elle court se réfugier, un mari qui ne la touche plus depuis des mois (ni ne lui parle vraiment), beaucoup de non-dits et de secrets qui créent une tension palpable et une atmosphère étrange, mais de là à en arriver à de telles révélations dans le dénouement… Ce court roman en devient presque un thriller.
Pourquoi alors suis-je restée si détachée ? D’abord parce que même si l’écriture est simple et agréable, j’ai eu du mal à accrocher à la narration à différentes voix. Qui s’exprime ? Un peu tout le monde. Un coup la fille, un coup le fils, un narrateur extérieur... Ce qui aurait pu donner une vision d’ensemble, rend le texte impersonnel et m’a au final dérangée (ces changements n’étaient peut-être pas justifiés).
D’autre part, je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages quel qu’ils soient. Je les ai même trouvés à la limite de la caricature (le couple bourgeois de droite, l’adolescente rebelle et vraiment insupportable…). L’univers avec cette famille bourgeoise des Yvelines (prout-prout, oui !), et les amis qui le sont encore plus, cette femme à la limite de la folie que personne n’écoute, l’ado en pleine crise d’adolescence, et ce mari à baffer, m’a profondément agacée (et leurs dialogues encore plus !!). J’ai trouvé ce monde à 2 000 lieues sur mien.
Enfin, l’intrigue. Si vous aimé quand le décor prend son temps pour se planter, vous allez apprécier. Bon, c’est vrai qu’une centaine de pages pour installer réellement l’intrigue n’est pas bien méchant, mais sur 200, ça fait beaucoup quand même. Du coup, il reste à peine une centaine de pages pour tout un tas de revirements et d’actions, qui perdent en crédibilité (c’est tellement vite raconté). Je reconnais que l’ambiance se peaufine au fil des (que j’ai souvent basculé entre énervement et questionnement) pour arriver à un récit qui devient intéressant. Paranoïa ou autre chose de plus inquiétant ? On attend une réponse qui arrive en toute fin du livre, dans un dénouement totalement inattendu. Ouf, ces dizaines de pages remontent mon avis et mon ressenti général.
En bref : Intuitions n’est pas un roman indispensable je pense, mais il se lit aisément et arrive à surprendre.
Lecture partagée avec Natiora
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