Sandrine Destombes : Les jumeaux de Piolenc
Les jumeaux de Piolenc de Sandrine Destombes 4,5/5 (29-04-2018)
Les jumeaux de Piolenc (398 pages) est sorti le 3 mai 2018 dans la collection Thriller des Editions Hugo & Cie.
L'histoire (éditeur) :
Août 1989. Solène et Raphaël, des jumeaux de onze ans originaires du village de Piolenc, dans le Vaucluse, disparaissent lors de la fête de l'ail. Trois mois plus tard, seul l'un d'eux est retrouvé. Mort. Juin 2018. De nouveaux enfants sont portés disparus à Piolenc. L'histoire recommence, comme en macabre écho aux événements survenus presque trente ans plus tôt, et la psychose s'installe. Le seul espoir de les retrouver vivants, c'est de comprendre enfin ce qui est arrivé à Solène et Raphaël. Au risque de réveiller de terribles souvenirs.
Mon avis :
Piolenc, petit village tranquille de 5000 âmes situé dans la Vaucluse.
Eté 1989, les jumeaux Lessage, Solène et Raphael, 11 ans, disparaissent lors de la célébration de fête de l’ail. Solène est retrouvée morte quelques jours plus tard vêtue de blanc et coiffée d’une couronne. Son frère reste introuvable.
30 ans plus tard, Victor Lessage, le père des jumeaux, qui n’a jamais cesser de se battre pour que l’enquête (du meurtre de sa fille et de la disparition de son garçon) ne soit pas définitivement classée, est aujourd’hui un homme dépité. Il figure parmi les premiers suspects de la disparition d’une nouvelle enfant… Ce 19 juin 2018, Nadia Vernois a disparu et ce n’est pas la dernière…. Les investigations alors ne peuvent que se croiser avec l’affaire vieille de trente ans et Victor, désormais seul après le suicide de son épouse il y a 10 ans, entrevoit (malgré les doute de la police à son égard) enfin l’espoir de revoir son petit garçon….
Dévoré en une journée, Les jumeaux de Piolenc est de ces polars hyper rythmé qui vous entraîne de révélations en interrogations, de coups de théâtre en nouvelles énigmes. L’intrigue est constamment relancée donnant un rythme particulièrement intense à l’intrigue (accentuée d’ailleurs par une narration qui se veut exempt de descriptions superflues). La lecture est soutenue, tout comme l’intérêt qui demande une bonne dose de patiente face à la complexité de l’enquête et la frustration de certaines pistes régulièrement bousculées. Sandrine Destombes ne ménage pas ses enquêteurs, qui sont du début à la fin, sur le qui-vive et très impliqué. Pas de temps mort pour eux, et encore moins pour nous même si l’enquête, au final, n’avance pas vraiment vite (on avance et on recul assez souvent, les pistes s’enchainant les unes après les autres sans qu’une n’arrive vraiment à sortir du lot). Et c’est tant mieux ! Le mystère est contenu jusqu’au bout pour un dénouement particulièrement fort. Et là je dis chapeau l’auteure car si en débutant votre roman vous choisissez d’avancer selon votre humeur et vos envies du jour (sans finalement savoir où vous vous nous embarquez), l’ensemble est d’une qualité irréprochable. Tout tient magnifiquement la route !
L’enquête avance donc méticuleusement, le suspens est parfaitement maitrisé, les révélations (les vraies) sont dévoilées avec parcimonie et laissent parfois sans voix. Bref, l’ensemble est parfaitement calibré.
J’ai adoré la manière dont est mené ce polar, c’est soigné, la psychologie bien exploitée (et les explications livrées restent crédibles malgré leur grande originalité), l’absence de jugement et la nuances que Sandrine Destombes distille dans ses personnages permet une réflexion et offre une portée humaine intéressante.
Côté écriture, c’est d’une grande fluidité. On est très facilement impliqué dans l’histoire et on n’ a qu’une envie, le finir pour connaître le fin mot de l’histoire (et quel mot !!), savoir si Victor retrouvera enfin son Raphaël et découvrir la vérité sur la disparition de Solène.
Je suis heureuse d’avoir découvert ce polar, vainqueur du Prix VSD RTL 2018 du meilleur thriller français, et surtout de connaitre aujourd’hui Sandrine Destombes, une auteures pleine d’humour (oui, oui, elle écrit des horreurs mais c’est une femme très drôle et pleine de bonne humeur) dont je viens , pour la peine, de commander Ils étaient cinq (quoi, on n’a pas le droit de commencer par le dernier opus d’une quadrilogie ?!!!)
A découvrir aussi
- Donna Leon : Brunetti et le mauvais augure
- Giampaolo Simi : La nuit derrière moi
- Gillian Flynn : Nous allons mourir ce soir
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 292 autres membres