Ragnar Jónasson : Mörk
Mörk de Ragnar Jónasson 3,75/5 (22-04-2017)
Mörk (336 pages) est paru le 9 mars 2017 aux Editions de la Martinière (traduction : Pierre Brévignon).
L’histoire (éditeur) :
Quand le crime à l'anglaise rencontre les terres gelées de l'Islande.
Cluedo au pays des fjords...
À Siglufjördur, à l'approche de l'hiver, le soleil disparaît derrière les montagnes pour ne réapparaître que deux mois plus tard. Ce village perdu du nord de l'Islande plonge alors dans une obscurité totale...
Le jeune policier Ari Thór veille sur la petite communauté sans histoires. Mais son collègue, l'inspecteur Herjólfur, est assassiné alors qu'il enquêtait aux abords d'une vieille maison abandonnée. L'illusion d'innocence tombe. Tous les habitants n'avaient-ils pas, au fond, une bonne raison de semer le chaos ? Elín, qui fuit un passé violent. Gunnar, maire du village, qui cache d'étranges secrets... Pour reconstituer le puzzle, il faudra aussi écouter cette voix qui murmure, enfermée derrière les cloisons d'un hôpital psychiatrique, et qui tient peut-être la clé de l'énigme.
Mon avis :
Bienvenu à Siglufjördur !
Petite communauté de pécheurs au nord du pays (l’Islande) où tout le monde se connaît (ou presque) est un patelin épargné par la criminalité. Siglufjördur, éloignée des grande villes, est aujourd’hui desservi par deux routes : un vieux tunnel creusé dans la montagne jusqu’à Strakar et un nouveau la rapprochant des routes principales « pour le meilleur et pour le pire »….
C’est dans cette petite ville qu’est installé depuis peu Herjólfur et sa famille. Cet inspecteur de police récemment promu est amené à se rendre en pleine nuit dans une vieille maison abandonnée située à l’entrée de la ville. C’est là, aux abord du tunnel conduisant à Strakar, qu’il est abattu.
Arrivé avec sa femme il y a 5 ans dans cet ancien port de pêche plutôt tranquille où aucun événement tragique de ce genre ne s’est produit, Ari Thor Arason l’autre policier du coin (celui qui aurait dû décrocher la promotion), supervisé par l’ancien inspecteur Tomas (auquel Herjólfur a donc succédé) revenu de Reykjavik pour l’occasion, prend l’affaire en main.
Qui aurait intérêt à tuer ce policier ?
Est-ce lié à une affaire de drogue sur laquelle semblait travailler Herjólfur ?
Est-ce que l’histoire de la maison et la mort tragique d’un homme il y a 50 ans a un quelconque lien ?
Est-ce que les hautes sphères politiques (enfin, dans cette ville si petite, c’est un bien grand mot) ont quelque chose à voir avec cet assassinat ?
Voilà le genre de questions qui se développent et perdurent tout du long de l’histoire, construite de manière traditionnelle et sans fioriture, mais surtout très efficace dans le genre.
J’ai passé un excellent moment avec Mörk. Ce deuxième roman de Ragnar Jónasson mettant en scène cette petite communauté n’est pas une suite directe mais reprend le cadre et les personnages de Snjor, si bien que même sans avoir lu le premier opus on apprécie tout autant cette lecture.
En peu de pages, l’auteur construit une intrigue riche et suffisamment excitante pour qu’on ne souhaite plus en sortir avant d’avoir découvert le fin mot de l’histoire. Il y parsème des fragments de journal intime appartenant à un malade installé en hôpital psychiatrique sans aucun lien direct clairement défini avec l’enquête, ce qui intrigue d’autant plus.
J’ai aimé :
- L’enchaînement des courts chapitres et l’écriture fluide de Ragnar Jónasson,
- La construction classique qui ne possède aucune longueur et qui maintient de manière constante l’intérêt,
- Le cheminement de l’intrigue, sans coup de théâtre mais pas dénué de mystère et qui ballade de manière constante le lecteur sur divers pistes (et même si j’ai fini par deviner le principal avant la fin, rien n’est évident durant tout le développement qui révèle lentement les secrets de l’affaire)
- Les personnages attachants qu’il me tarde de retrouver car leurs histoires personnelles respectives peu développées mais toutefois présentes donnent envie de savoir ce qu’ils vont devenir par la suite
- Et évidement les lieux, cette petite communauté paisible repliée, la population et le climat rude et morose qui, bien que partiellement déployés ici, donnent tout de même une atmosphère particulière et contribuent au plaisir de ce polar.
Bref : Ragnar Jónasson mérite le même succès que ses compatriotes Arnaldur Indridason et Yrsa Sigurdardottir.
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