Olivier Norek : Surtensions
Surtensions d’Olivier Norek 4,5/5 (02-04-2016)
Surtensions (501 pages) est paru le 31 mars 2016 aux Editions Michel Lafon.
L’histoire (éditeur) :
Le capitaine de police, Coste, doit protéger un membre de son équipe. Il se retrouve au coeur d'une histoire réunissant pédophile, assassin, kidnappeur, braqueur... Pour s'en sortir, il devra faire face à ses démons.
Mon avis :
S’attaquer à un roman d’Olivier Norek c’est avoir la certitude de passer un bon moment avec une lecture qui file à 200 à l’heure, riche en action, en tension et en personnages attachants ou affligeants.
Il parle encore une fois de ce qu’il connaît et ça se ressent (Monsieur est lieutenant de police à la section enquêtes et recherches de SDPJ 93 depuis 17 ans). On est transporté encore une fois dans cet univers de la banlieue (le 93 dans toute sa splendeur) dont il évoque ici plus particulièrement son système judiciaire branlant et une autre forme de banditisme, loin des petits délinquants qu’on a pu croiser avant.
« Je m’appelle Coste. Victor Coste. » Page 8
Ça sonne une peu comme un « Bond. James Bond », mais, même si ça bouge autant qu’un James Bond, on est loin de sa majesté et des belles filles aux jambes d’un mètre qui tombent sous le charme du protagoniste.
Surtensions nous entraîne dans un milieu moins classe, aux cotés du capitaine Coste et de son équipe (dont on s’attache de plus en plus. Attention à l’atterrissage !) au sein de la SDPJ de Seine Saint Denis, où ils doivent gérer l’enlèvement d’un jeune garçon juif (affaire qui n’est pas sans rappeler celle Ilan Halimi) tournant au fiasco. Si l’arrestation du responsable sonne comme une revanche pour l’enquêteur, la suite résonne plus comme une débâcle pour la justice, lorsque la sœur d’un petit braqueur de bijouteries est prête à tout pour sortir son frère de la prison où il croupit. C’est le début d’un sacré bordel !
Riche en action (oui, je sais, je l’ai déjà dit), en événements qui s’enchaînent sur plusieurs intrigues et à un rythme effréné, en suspens, en retournement de situation, Surtensions mérite bien son titre. Difficile à lâcher (vous avalez 200 pages sans vous en rendre compte), cette intrigue complexe et haletante, portée par des personnages attrayants, ne laisse aucun répits.
Olivier Norek met le paquet (pas dans la forme et c’est aussi la force du livre, il va à l’essentiel sans s’encombrer de jolies formules ou d’images) pour nous faire vivre intensément ces 500 pages. Ainsi, dans un style simple, clair et direct, il mise sur le fond plutôt que sur la forme et on se retrouve totalement immergés dans l’action avec Coste, Johanna, Ronan, Léa et Sam jusqu’au terrible dénouement.
Pour des raisons différentes de Code 93 et de Territoires, Surtensions fait encore une fois froid dans le dos en dévoilant le coté obscur de la justice (sans foi ni loi !!!) et celui de ma prison (qui n’est pas un fait inconnu mais qui reste toujours délicat à lire tant on connait la véracité de ce qui décrit).
Bref, lisez Norek les amis, vous ne le regretterez pas. Un conseil quand même, même si ce n’est pas indispensable, commencez par Code 93 et/ou Territoires, histoire de bien subir comme il se doit ce nouvel opus…
Moi, maintenant je suis curieuse et impatiente de savoir ce que Coste va devenir.
Et puis si jamais vous n’êtes pas décidés sachez que ce dernier titre d’Olivier Norek a remporté le prix Le Point du Polar européen 2016 arrivé devant Condor de Caryl Ferey, Deux de Penny Hancock, Evangile pour un gueux d’Alexis Ragougneau, Hiver rouge de Dan Smith, Ils savent tout de vous de Ian Levison, La nuit derrière moi de Giampaolo Simi, Le sang de nos veines de Miquel Bulnes, Tu tueras le père de Sandrone Dazieri, et Un papillon dans la tempête de Walter Lucius.
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