Meg Rosoff : Au commencement il y avait Bob
Au commencement il y avait Bob (sous titre : Dieu a mal au crâne) de Meg Rosoff 2/5 (30-05-2012)
Au commencement il y avait Bob, Dieu a mal au crâne (360 pages) est publié aux Editions Hachette dans la collection Black Moon depuis le 2 mai 2012. Je tiens à remercie les Editions Hachette pour m’avoir offert la possibilité de découvrir le dernier titre de Meg Rosoff, dont vous pouvez lire les premières pages ici.
L’histoire (éditeur) :
Et si Dieu n’était pas ce vieux sage barbu que tout le monde imagine ? Comment réagiriez-vous si vous découvriez que votre destin est entre les mains d’un adolescent prénommé Bob, aux mœurs légères, égocentrique et à qui le sort du monde importe peu ? La mère de Bob a gagné la Terre lors d’une partie de poker réunissant plusieurs dieux, mais ne voulant pas s’en occuper, elle l’a confiée à son fils qui créé le monde en à peine six jours par manque de motivation. Et puis il rencontre Lucy, une humaine, dont il tombe follement amoureux. Et quand l’amour vient frapper à la porte de Bob, on peut être sûr que les catastrophes sur terre vont s’enchaîner…
Mon avis :
J’ai découvert ce titre suite à un des fameux billets « sorties » de MyaRosa et je dois avouer que le résumé m’a autant intrigué qu’amusé. Quand l’opportunité de le lire en service presse s’est présentée, j’ai sauté sur l’occasion. Et c'est donc sur le ton de la rigolade que j’ai pris ce titre. Je ne sais d’ailleurs pas trop s’il y avait une autre façon de le lire car c’est franchement du grand n’importe quoi.
L’histoire est très simpliste : Bob tombe sous le charme de Lucy (une humaine) qu’il tente de séduire. Naît bien vite une relation vouée à l’échec, d’une part à cause de la « profession » de Bob (c’est Dieu quand même, et en plus il est immortel !) et surtout à cause de sa personnalité. L’histoire d’amour est la trame du roman, à laquelle viennent se greffer de nombreux détails assez pertinents (Dieu, des catastrophes climatiques…). Mais même avec ces éléments, qui auraient pu donner une histoire captivante et originale, je l’ai malheureusement trouvé au final sans aucun intérêt. Y avait un message que je n’ai pas saisi ?
Le personnage central est donc Bob. C’est la caricature même de l’ado, poussé par ses besoins primaires : peu d’hygiène, beaucoup de bouffe, de sexe et de grasses mat’ ! Le problème c’est que Bob est Dieu…je vous laisse imaginer la catastrophe. Dieu créa la terre (on se demande encore comment vu les limites de sa réflexion) et délaisse aujourd’hui totalement son travail, trop occupé à suivre ses pulsions sexuelles. Heureusement, il est assisté par Mister B, secrétaire particulier dévoué, dont la conscience professionnelle est à l’inverse de celle de son patron. C’était le seul postulant suffisamment qualifié au poste de créateur de la Terre mais son âge avancé ne lui a pas permis d’être retenu. Le poste a donc été mis en jeu lors d’une partie de Poker galactique et gagné par Mona, mère alcoolique de Bob, qui a préféré refiler le cadeau à son fils.
Autre point essentiel à l’intrigue : le climat. En effet, les conditions climatiques sur terre sont liées aux humeurs, plus que changeantes, de Bob. Sa rencontre avec Lucy entraine un déploiement d’arc-en-ciel, ses envies sexuelles entrainent une « météo sexuelle- une météo excitée, déréglée, en chaleur. » (page 111) et c’est la grêle, le déluge, la canicule qui ravagent la planète…Bref, une multitude de dégâts météorologiques qu’amène son emballement émotionnel.
L’écriture de Meg Rosoff n’est pas désagréable, à la fois simple et accessible tout en étant parfois ponctuée d’un vocabulaire plus recherché et travaillé et d’expressions totalement loufoques (« les citrons qui l’amenèrent à pincer la bouche comme un anus de canard » page 36). Je l’ai lu d’un œil amusé mais mon amusement s’est vite essoufflé. L’intrigue qui ne possède aucun suspens, m’a lassée et c’est sans grand plaisir que je l’ai terminée. Je n’ai en plus accroché avec aucun des personnages. Bob est orgueilleux, son ego est surdimensionné, il est lourd, de mauvaise foi…quant à Lucy, je l’ai trouvé vraiment fade. Mister B est un des seuls, avec Estelle (la fille d’un autre Dieu, joueur de poker), a relevé le niveau d’intérêt. Il est conscient de l’ampleur des dégâts, travailleur, plus humain mais ça n’a pas suffi.
Un autre détail m’a aussi gêné : la conjugaison. Le texte est d’abord écrit au présent et sans aucune explication logique, on passe à un récit au passé, pour ensuite revenir à l’utilisation du présent. Je n’ai pas compris s’il s’agissait d’un effet ou d’une erreur...
Conclusion : je n’ai pas vraiment accroché mais ça n’a pas été pour autant une lecture difficile. Au commencement il y avait Bob est (encore) un texte vite lu et vite oublié.
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