Karine Giebel : De Force
De Force de Karine Giebel 3,5/5 (21-02-2016)
De Force (528 pages) sort le 3 mars 2016 aux Editions Belfond.
L’histoire (éditeur) :
« Le temps de l'impunité est révolu. Le temps des souffrances est venu. » Elle ne m'aimait pas. Pourtant, je suis là aujourd'hui. Debout face au cercueil premier prix sur lequel j'ai posé une couronne de fleurs commandée sur internet. Car moi, j'ai voulu l'aimer. De toutes mes forces. De force. Mais on n'aime pas ainsi. Que m'a-t-elle donné ? Un prénom, un toit et deux repas par jour. Je ne garderai rien, c'est décidé. A part le livret de famille qui me rappelle que j'ai vu le jour un 15 mai. De mère indigne. Et de père inconnu. Lorsque j'arrive devant la porte de mon ancienne chambre, ma main hésite à tourner la poignée. Je respire longuement avant d'entrer. En allumant la lumière, je reste bouche bée. Pièce vide, tout a disparu. Il ne reste qu'un tabouret au centre de la pièce. J'essuie mes larmes, je m'approche. Sur le tabouret, une enveloppe. Sur l'enveloppe, mon prénom écrit en lettres capitales. Deux feuilles. Ecrites il y a trois mois. Son testament, ses dernières volontés. Je voulais savoir. Maintenant, je sais. Et ma douleur n'a plus aucune limite. La haine. Voilà l'héritage qu'elle me laisse.
Mon avis :
De force commence avec un prologue bien intrigant et qui laisse supposer du lourd pour la suite. Il enchaîne avec un premier chapitre fort qui vous serre le cœur, vous empêche de respirer et, en apnée, vous finissez cette entrée en matière estomaqués. Ouf…le second chapitre arrive déjà, vous pouvez reprendre votre souffre !
Après une tentative de viol et de meurtre (et le massacre de son chien) que subit Maud, son sauveteur, un joggeur (un jeune homme passant au bon moment et au bon endroit) devient son garde du corps, embauché par le professeur Armand Reynier, père de la victime, grand chirurgien et directeur d’un clinique privée à Nice. Malgré toutes les précautions que Luc, l’agent de protection rapprochée, s’évertue à prendre, l’agresseur revient sans cesse à la charge, narguant les Reynier par le biais de messages de plus en plus violents et inquiétants.
Que cherche cet individu ? Pourquoi s’acharne-t-il a ce point ?
Le quotidien que vivent les protagonistes a beau être plombé de multiples menaces et intimidations et le récit a beau être entrecoupé de brefs passages côté tueur (pas franchement rassurants), la tension n’arrive pas vraiment à s’installer.
Le premier chapitre, à l’image des très bons romans de Karine Giebel, monte très haut dans la violence, l’action s’enchaîne super vite et est particulièrement éprouvant. Voilà de quoi bien commencer un thriller ! Cependant, la suite a tendance à faire retomber doucement mais surement l’ambiance éprouvante des première pages. J’ai trouvé la suite caricaturale et un peu surjouée. On ne sait pas bien où l’auteure nous entraîne et le suspens est bien maîtrisé (ce qui est un bon point) mais il y a un je –ne-sais-quoi qui ne donne pas ce côté si palpitant et oppressant que Meurtres pour rédemption, Purgatoire des innocents ou Juste un ombre.
Heureusement, le style très fluide et le rythme soutenu permettent de tourner les pages rapidement sans ressentir de longueurs. Quant au dénouement, il renoue avec l’auteure que j’aime : violent, imprévisible, haletant et surprenant.
De force est peut-être moins efficace que d’autres de ses titres (surtout quand on connait les talents de Karine Giebel pour provoquer de fortes sensations à la lecture des ces romans ou nouvelles), mais l’auteure signe quand même là un roman prenant qui se lit bien vite.
Le problème c’est que quand on a goûté à la puissance de Purgatoire des innocents (par exemple), on voudrait qu’elle nous prenne encore et encore aux tripes dans chacune de ses nouvelles publications.
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