Jennifer Hillier : Wonderland
Wonderland de Jennifer Hillier 3/5 (27-12-2016)
Wonderland (356 pages) est paru le 3 novembre 2016 aux Editions Hugo et Cie dans la collection Thriller (traduction : Claire Desserrey).
L’histoire (éditeur) :
Vanessa Castro pensait avoir fait le choix de la tranquillité en rejoignant les forces de police de Seaside, sur la côte ouest des États-Unis. Mais quand des employés du parc d’attraction qui fait la fierté de la ville, Wonderland, disparaissent les uns après les autres, elle comprend que le parc est loin d’avoir livré tous ses secrets. Et qu’elle a peut-être jeté sa propre famille dans un piège diabolique. Car à Wonderland, les attractions peuvent être véritablement mortelles.
Mon avis :
Wonderland (premier roman traduit en France de Jennifer Hiller) vous entraîne dans le grand parc d’attraction de la petite ville de Seaside, petite cité pittoresque pleine de charme de la côte Pacifique (le plus grand parc d’attractions de nord-ouest du pays). Et pourtant, ne vous attendez pas à passer un bon moment en compagnie des clowns, vendeurs de hot dog et autres employés au t-shirt violet, parmi les gamins arborant un immense sourire et des yeux plein d’étoile….
Non, Jennifer Hillier a choisi de nous immerger dans un Joyland de Stephen King (dont elle est fan, d’ailleurs) version glauque, où les disparitions se succèdent depuis des années. C’est cependant, un thriller assez classique qu’elle nous offre et surtout beaucoup moins fantastique de le maître King de l’horreur nous a concocter précédemment (heureusement, dans un sens, on n’a pas affaire à une redite de l’excellent Joyland).
Mais revenons à Wonderland…
Vanessa Castro, fraîchement transférée de la police de Seattle, revient dans sa ville natale avec ses deux enfants (14 et 7 ans) après le décès de son époux. Et quoi de mieux pour débuter à son nouveau poste de chef adjoint, qu’un cadavre de sans abri au visage dévoré par un animal au pied de la grande roue ?
Manque de chance la haute saison est sur le point de démarrer et le parc faisant vivre la ville, hors de question d’ébruiter l’affaire…a l’heure du téléphone connecté, de twitter et autres réseaux sociaux, ça risque d’être difficile…d’autant que Blake Dozier, une jeune wonderboy de 18 ans, grimpeur urbain, a posté quelques heures avant la découverte, une photo de lui en haut de la grande roue alors que le parc était fermé… toute l’attention est forcément tournée vers l’unique richesse de la ville et ce n’est pas aux goûts de la directrice générale, Bianca Bishop, femme autoritaire et adepte de chair fraîche (façon de parler)…
Jennifer Hillier a réussi à nous plonger dans cette petite ville où tout le monde de connaît (et mine de rien, il y en a du monde !) et à créer pour le coup une bonne ambiance lourde où la corruption et les secrets sont monnaie courante. Je ne me suis pas ennuyée un instant et, même si je me suis doutée de certaines choses, j’ai été assez bien entraînée dans son intrigue asse riche en surprises. Elle crée des protagonistes, qui au premier coup d’œil donnent l’impression d’être blanc ou noir, et qui au final se révèlent plus nuancés. Car même si on a à faire à une bonne vraie peau de vache tout du long (sur qui on jette facilement nos soupesons et pour laquelle on éprouve un véritable sentiment d’aversion), les relations avec l’ensemble des personnages sont plus complexes et ambigus (comme s’ils avaient tous un petit quelque chose à cacher).
Les révélations se succèdent, autant que les évènements, et entre deux moments plus calmes d’enquête classique l’auteure instaure des éléments plus sordides (disparitions de jeune hommes, cachot et relations plus que sensuelles entre les salariés…) qui pimentent bien le reste.
En bref, ça manque un peu de frissons et on est loin des romans d’horreur de Stephen King (que la couverture effrayante laisse suggérer), mais l’histoire avance bien (on est tenu en haleine) et l’auteure mène son intrigue de manière plutôt efficace et dynamique (même si j’ai trouvé que ça manquait parfois un peu de profondeur). On suspecte beaucoup de personnes et pour le coup le serial killer est une vraie surprise (peut être trop du coup…mais là vous allez dire que je suis chiante !).
C’est donc un thriller qui, même avec quelques défauts, joue bien son rôle. Pas ou peu de clichés, un lieu de choix pour l’ambiance et une intrigue qui se corse à mesure qu’on progresse.
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