Celeste Ng : Tout ce qu'on ne s'est jamais dit
Tout ce qu'on ne s'est jamais dit de Celeste Ng 4/5 (24/02/2016)
Tout ce qu'on ne s'est jamais dit (300 pages) est disponible depuis le 3 mars 2016 aux Editions Sonatine.
L’histoire (éditeur) :
Lydia est morte.
Lydia Lee, seize ans, est morte. Mais sa famille l’ignore encore…
Sa mère, Marylin, femme au foyer, rêve que sa fille fasse les études de médecine qu’elle n’a pas pu accomplir. Son père, James, professeur d’université d’origine chinoise, a tant souffert de sa différence qu’il a hâte de la retrouver parfaitement intégrée sur le campus.
Mais le corps de Lydia gît au fond d’un lac.
Accident, meurtre ou suicide ? Lorsque l’adolescente est retrouvée, la famille Lee, en apparence si soudée, va devoir affronter ses secrets les mieux gardés. Des secrets si longtemps enfouis qu’au fil du temps ils ont imperceptiblement éloigné ses membres, creusant des failles qui ne pourront sans doute jamais être comblées.
Mon avis :
Tout ce qu’on ne se s’est jamais dit n’est pas un thriller à proprement parler. Ce n’est pas un roman qui pose son intrigue sur la procédure de police comme ça peut être le cas dans une histoire classique d’homicide ou de disparition. Ne cherchez pas non plus là un livre plein d’action ou de rebondissements. Sans intérêt, alors ? Détrompez-vous, Tout ce qu’on ne s’est jamais dit est passionnant !
Ce premier livre de Celeste Ng est effectivement un roman qui trouve sa construction autour de la mort de Lydia, mais c’est un roman d’ambiance réfléchi, un roman psychologique sur la famille et les apparences qui arrive par son atmosphère à vous entraîner très vite dans ses filets. Une fois entré dans l’histoire de la famille Lee sur deux générations (par l’alternance de chapitres passé et présent), vous comprenez combien les attentes, les frustrations, les rêves et les déceptions des uns et des autres ont pu entraîner ses descendants vers le drame.
Au travers une belle écriture, douce et fluide, Celeste Ng pointe le doigt sur les stéréotypes raciaux et sexistes, et sans jamais porter de jugement, elle amène le lecteur à comprendre comment, même les meilleures attentions, peuvent être préjudiciables et peuvent mal tourner. Le choix de l’époque (années 60 et 70) apporte plus de valeur aux thèmes qu’elle aborde avec bon sens et beaucoup de justesse. L'histoire gagne en intensité à mesure que l'on avance et finit par devenir bouleversante.
Avec réalisme, sincérité, sans moralisme ni préjugés, Celeste Ng tisse une intrigue où les destins contrariés donnent une intensivité tout particulières au drame présent. Chacun aura son point de vue quant aux décisions et aux responsabilités des protagonistes mais impossible de ne pas être touché par ce portrait authentique et sans concession, qui donne à réfléchir sur ce que nous imposons et transmettons à nos enfants entre amours, valeurs, ambitions et culpabilités.
Tout ce qu’on ne s’est jamais dit est un roman très réussi !
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