Hugh Howey : Silo, tome 1
Silo, tome 1 de Hugh Howey 5/5(20-12-2013)
Silo, tome 1 (557 pages) est paru le 2 octobre 2013 dans la toute nouvelle collection des Editions Actes Sud Editions : Exofictions.
L’histoire (éditeur) :
Dans un futur post apocalyptique indéterminé, quelques milliers de survivants ont établi une société dans un silo souterrain de 144 étages. Les règles de vie sont strictes. Pour avoir le droit de faire un enfant, les couples doivent s’inscrire à une loterie. Mais les tickets de naissance des uns ne sont redistribués qu’en fonction de la mort des autres.
Les citoyens qui enfreignent la loi sont envoyés en dehors du silo pour y trouver la mort au contact d’un air toxique. Ces condamnés doivent, avant de mourir, nettoyer à l’aide d’un chiffon de laine les capteurs qui retransmettent des images de mauvaise qualité du monde extérieur sur un grand écran, à l’intérieur du silo.
Ces images rappellent aux survivants que ce monde est assassin.
Mais certains commencent à penser que les dirigeants de cette société enfouie mentent sur ce qui se passe réellement dehors et doutent des raisons qui ont conduit ce monde à la ruine.
Mon avis :
Je ne suis ni une spécialiste ni un fan de science-fiction, préférant laisser mon imagination (très cartésienne) se limiter aux textes moins imaginatifs dirons-nous. Mais après avoir lu l’avis plus qu’enthousiaste de Charabistouilles, mon cœur de lectrice toujours avide de bonnes lectures et de sympathiques découvertes n’avait plus qu’une envie : lire ce petit phénomène ! Merci donc Babelio et son rendez-vous Masse Critique spécial Imaginaire pour ce bon moment pendant lequel je me suis régalée !
L’histoire se Silo se déroule (après une catastrophe inconnue) dans un avenir (lointain, j’espère !) où l’air devenu toxique, oblige l’humanité (ou plutôt ce qu’il en reste) à se terrer dans un gigantesque silo archi-organisé, profond d’une centaine d’étages (144 pour être précise). La survie de chacun dépend de cette organisation (chaque chose à sa place et chaque personne à sa tâche et son étage) et du code établi depuis des décennies par des responsables dictant par exemple qui aura le droit de tomber enceinte (via la loterie annuelle) et interdisant d’évoquer l’Extérieur. Toute personne qui viendrait à remettre en cause ces dictas ou viendrait à se poser des questions sur l’extérieur (le moindre désir de sortie étant considéré comme une infraction), ou se risquerait à une quelconque contestation, serait alors condamnée au nettoyage, c’est-à-dire à sortir pour nettoyer les caméras de surveillance situées en dehors du silo, et y laisser sa vie, intoxiqué par l’air. Les autres habitants du silo peuvent alors monter aux étages supérieurs pour regarder sur écran géant ce moment (tout de même assez rare) de nettoyage. Sauf que ces derniers temps, l’exclusion et la condamnation à mort se répètent plus souvent que d’ordinaire et les questionnements sur l’insurrection passée il y a 150 ans (et les raisons de cette révolte) prend de plus en plus d’importance dans l’esprit de certains.
Quand Juliette Nichols (alors technicienne aux machines, et ce depuis ses 16 ans) devient prétendante au poste de shérif, l’ordre des choses se retrouve alors bouleversé. Et ce n’est que le début !
J’ai adoré ! La qualité de cette lecture tient selon moi à deux choses : les nombreuses interrogations qu’elle fait naître chez le lecteur (qui ne peux plus quitter le récit) et les émotions liées aux nombreux personnages. Hugh Howey arrive à capter l’attention dès les premières pages et, même sans être adepte de ce genre, vous en devenez bien vite addicts. Il manie avec dextérité l’action, les mystères et les coups de théâtre.
Dans ce monde post apocalyptique, la survie tient avant tout à l’organisation au sein du silo, mais les mensonges et les non-dits pesant depuis des années sont finalement loin d’être ce que l’on imagine. On avance d’énigmes en surprises dans un texte aussi convainquant qu’inquiétant. Les descriptions sont parfois un peu longues (et freinent un peu le rythme) mais ne sont pas pour autant désagréables et permettent de bien rentrer dans l’histoire et dans ce silo (on souffre autant que les personnages de gravir ces étages, on retient son souffle avec eux et l’air vient également à nous manquer autant qu’à eux…). Bref, la narration est très vivante et gagne en intensité à mesure que l’on avance, grâce à l’alternance des récits et des points de vue. Les relations entre les personnages se tissent en douceur et en profondeur car chacun a son lot de développement, permettant ainsi de mieux le cerner, de s’y attacher ou de le mépriser.
Cette histoire pourrait presque sembler dans la lignée de certains romans dystopiques jeunes-adultes, mais le style est vraiment à la hauteur des attentes des lectures plus expérimentés, plus vieux ou plus exigeants. Je suis vraiment emballée par ce premier tome, peut-être un peu classique dans le fond, mais réellement plein de suspens et de rebondissements.
Je salue donc les Editions Actes Sud pour l’entrée en matière d’ Exofictions, une nouvelle collection qui, si elle poursuit les publications de volumes aussi bons que Silo, devrait rencontrer un vif succès.
En deux mots : une réussite ! vite la suite !
A noter : ce premier tome est disponible depuis le 4 septembre 2013 en format e-pub (découpé en 5 épisodes).
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