Daisy Johnson : Tout ce qui nous submerge
Tout ce qui nous submerge de Daisy Johnson 3,75/5 (27-01-2019)
Tout ce qui nous submerge (352 pages) sort le 13 Février 2019, dans la collection La Cosmopolite des Editions Stock (Traduction : par Laetitia Devaux).
L’histoire (éditeur) :
Nos lieux de naissance reviennent toujours. Ils sont notre moelle – ils sont inscrits en nous. Si on nous retournait la peau, leur carte apparaîtrait à l’envers de façon qu’on puisse toujours y revenir. Pourtant, incrusté à l’envers de ma peau, il n’y a ni canal, ni voie ferrée, ni bateau mais simplement : toi. »
Jusqu’à ses seize ans, Gretel a vécu avec sa mère, Sarah, sur une péniche le long des canaux de l’Oxfordshire. Puis un jour, Sarah a disparu.
Seize ans plus tard, un coup de fil vient raviver les questions qui n’ont jamais cessé de hanter Gretel : pourquoi Sarah l’a-t-elle abandonnée ? Qu’est devenu cet étrange garçon qui vivait avec elles ? Que s’est-il réellement passé sur la rivière ? Daisy Johnson signe ici une histoire de famille et d’identité, de langage et d’amour, qui frappe par la maîtrise et la beauté de son écriture.
Mon avis :
Abandonnée par sa mère alors qu’elle avait 16 ans, Gretel Whiting aujourd’hui lexicographe âgée de 32 ans, après des années de rechercher, a enfin retrouver Sarah, une vieille femme atteinte de démence. Pourquoi cette séparation ? Quelles otn été ses motivations ? Quelle est l’histoire de cette femme pleine de secrets ?
Tout ce qui nous submerge tente de répondre à ces questions, de nous faire comprendre ces femmes et comment le passé de chacun a pu mettre en place ce présent.
Il est bien difficile de résumer ce roman et je vous avoue qu’il m’a été aussi assez difficile à lire. Daisy Johnson utilise plusieurs narrations, à différentes personne et à des époques distinctes telles que le présent où l’on suit la cohabitation de Gretel avec sa mère et son cheminement pour remettre la main sur son passé, la vie des deux femmes, à bord de la péniche jusqu’aux 13 ans de Gretel, l’arrivée de Marcus (et l’histoire de Margot) et la traque de Bonak (une créature mystérieuse qui habite la tamise)…
Il n’a pas été facile de me sentir à l’aise dans ces pages, j’ai eu assez de mal à m’impliquer, à bien comprendre où voulait en venir Daisy Johnson, comme s’il me manquait des pièces. Mais petit à petit le puzzle s’est formé et les mots de l’auteure (son style est fluide et plein de charme, avec des mots particulièrement bien choisis et riche en images), ainsi que l’atmosphère ont eu raison de mon sentiment de malaise face à cette lecture laborieuse (qui manquait de clarté). Au fur et à mesure, je me suis habituée aux différentes perspectives, aux va et vient chronologiques et pour mon plus grand bonheur, j’ai trouvé là une histoire passionnante et d’une grande richesse. C’est d’ailleurs, je pense, un livre à relire plusieurs fois pour s’imprégner de toute la beauté du texte et saisir toute sa complexité.
L’auteure écrit ici un roman sur l’identité très intéressant. Elle développe, avec lyrisme et réalisme, une histoire, empreinte de mythologie, qui illustre combien les histoires passés (même très anciennes) peuvent influencer et bouleverser notre avenir, nous condamner en quelque sorte. J’en ressors déstabilisée et émue.
A noter : , premier roman de Daisy Johnson, a été parmi les finalistes du Man Booker Prize 2018.
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