Thérèse Anne Fowler : Le roman de Zelda
Le roman de Zelda de Thérèse Anne Fowler 4/5 (28-04-2013)
Le roman de Zelda (424 page) sera disponible aux Editions Michel Lafon à partir du 2 mai 2013.
L’histoire (éditeur) :
Elle a 17 ans, c’est une belle du Sud, petite dernière d’une famille bourgeoise de Montgomery, exubérante et fantasque. Quand elle le rencontre lors d’un bal, il a 21 ans, porte l’uniforme et veut vivre de sa plume. Bravant les conventions, elle part l’épouser à New York, quelques jours après la sortie de son premier roman, L’Envers du paradis. Le livre est un immense succès, et les deux amoureux deviennent instantanément célèbres, propulsés dans un tourbillon de fêtes effrénées entre Long Island, Paris et la Riviera française. Elle, c’est Zelda ; lui, c’est Scott : ils viennent d’entrer dans la légende.
Mais l’insouciance de la vie mondaine, les dépenses folles et les flots de champagne détruisent l’harmonie du couple. Tandis que Scott sombre dans l’alcoolisme, la délaisse et l’accuse de tous les maux, Zelda lutte corps et âme pour exister. Écriture, peinture, danse, elle cherchera éperdument son identité jusqu’à en perdre la raison, et disparaîtra de façon tragique dans l’incendie de son dernier asile. Toute sa vie, elle sera restée dans l’ombre de l’homme qu’elle a aimé à la folie. Ce roman lui rend enfin sa voix.
Mon avis :
Lorsque les Edition Michal Lafon ont proposé cette lecture (plus adulte qu’à l’accoutumée), j’ai tout de suite été attirée par sa couverture et sa quatrième qui annonçait un roman riche en découvertes. Je suis loin d’être une adepte des biographies, que je trouve bien souvent trop riches en détails et qui finissent par me lasser, mais ici je dois dire que j’ai trouvé cette lecture vraiment captivante ! Therese Anne Fowler signe une histoire passionnante et très vivante. Je ne sais vraiment pas dans quelle mesure elle a dosé le véridique du romancé, mais peu importe car le personnage qu’elle décrit ici m’a convaincue, énervée, émue et touchée. Bref, j’ai adoré la suivre dans cette époque incroyable des années d’après-guerre.
En mai 1918, lors d’un gala de danse dans lequel elle effectue un solo, Zelda Sayre 17 ans (bientôt 18) fait la rencontre de Francis Scott Fitzgerald, alors lieutenant dans une base proche de Montgomery qui attend d’être appelé en France. Après l’avoir abordée de manières peu convenues, il lui fait la cour et la demande rapidement en mariage. Malgré la très grande réticence de son père, Zelda l’esprit fougueux et audacieux se laisse porter par l’amour et accepte. Elle attend toutefois qu’il publie son premier roman à succès pour le rejoindre à New York et enfin l’épouser le 3 avril 1920. C’est le début d’une période incroyable de succès. Un nouveau monde s’offre à Zelda, celui du faste, de la célébrité, des dépenses sans compter, du glamour… Les Fitzgerald forment un couple très en vue à New York et leur notoriété est tout bonnement incroyable. Mais le travail de F. Scott Fitzgerald se dégrade car ses excès d’alcool sont de plus en plus répétitifs et l’empêchent de travailler. Face aux excès, leur vie de couple se délabre et Zelda n’arrive plus à y trouver sa place entre ses rôles de mère, d’épouse et surtout de Mme Scott Fitzgerald. Elle se sent isolée, se cherche et entreprend de trouver SA voie. Elle s’essaye à la peinture et à l’écriture avec un certain talent, mais c’est dans la danse, qu’elle finit par se découvrir. Tandis que son époux voue une amitié sans borne et destructrice à Ernest Hemingway, elle décide d’embrasser une carrière de ballerine (de manière obsessionnelle), jusqu’à l’effondrement.
« J’étais à ce point entourée de créatures ambitieuses et irréprochables que je ne pouvais ignorer la petite voix qui m’enjouait de me délester de cet « à moitié » et de réaliser quelque chose de significatif. Apporter ma contribution. Accomplir. Choisir. Etre.
Après tout j’étais une Sayre, une femme certes, mais néanmoins une Sayre. Ma vie ne devait pas se limiter à n’être qu’une fille, une mère, une épouse. N’est-ce pas ?
(…) Parmi les nombreuses existences qui me tendaient les bras, laquelle me définirait le mieux ? Laquelle pourrais-je mener ?
Et voici la question qui me troublait le plus : avais-je réellement le choix ? » Page 356
Agréablement écrit (à la première personne, du point de vue de l’héroïne), Le roman de Zelda mélange subtilement le romanesque avec des détails historiques et biographiques. L’ensemble se lit facilement et maintient l’intérêt du lecteur de façon constante. Je m’attendais à y rencontrer une épouse complètement folle, mais loin de là. L’auteure la montre plus nuancée, perdue dans une vie de tumultes, née sans doute trop tôt (l’émancipation de la femme n’est pas encore aboutie) et victime de la jalousie de son mari à l’ego démesuré (qui en devient antipathique). Leur relation est exceptionnelle à bien des titres, complètement impétueuse et vraiment surprenante. J’ai découvert beaucoup de choses sur leur vie, à quel point Fitzgerald était un auteur influent et prolifique (et dans beaucoup de domaines : théâtre, romans, scénarios) et que bon nombre de ses œuvres ont été adaptées au cinéma. Toute leur vie commune est tellement riche de créations, d’événements, de rencontres (Picasso, Hemingway, Cocteau, Matisse, Coco Chanel….), de talents et d’ambitions, de hauts et de bas.... On ne s'ennuie pas avec Le roman de Zelda.
J’ai beaucoup aimé cette histoire (d'amour qui finit mal), son ambiance (celle des années folles entre les Etats Unis et Paris) et surtout son personnage éponyme. Même si je pense que l’auteure a sans doute pris parti dans l’écriture de son roman, j’ai passé un très bon moment livresque (très instructif).
Je le conseille à tous (fan ou non de l’écrivain F. Scott Fitzgerald).
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