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Baptiste Beaulieu : La ballade de l'enfant gris

La ballade de l'enfant gris  de Baptiste Beaulieu    4/5 (28-10-2016)

 

La ballade de l'enfant gris  (412 pages) est sorti le 3 octobre 2016 aux Editions Mazarine.

 

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L’histoire (éditeur) :

 

Jo', étudiant en médecine de 24 ans, se rend ce dimanche dans la chambre de Noah, un petit garçon de 7 ans qui se demande pourquoi sa mère ne vient jamais le voir. Ce jour-là, une déchirure se produit, qui poussera Jo' à partir en voyage jusqu'au bout du monde, accompagné d'un petit fantôme. Il part sur les traces d'une femme mystérieuse.

 

Mon avis :

 

La ballade de l’enfant gris, est une bien belle et touchante ballade.

 

Jonas, étudiant en médecine de 24 ans, interne en pédiatrie, est suivi par un fantôme. Pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de No’ un jeun patient de 7 ans, qui vient de décéder. Depuis ce dimanche à 10h10, depuis que Jo’ a assisté à quelque chose, depuis cette « déchirure », il vit avec ce petit fantôme.

 

« Je riais beaucoup…jaune, noir, gras, il faut les essayer tous. Rire tout le temps, même en cas de tempête, surtout en cas de tempête d’ailleurs. Le rire, c’est la forme la plus noble du courage. Nous ne serions que des grenouilles qui s’habillent, boivent du café et crient « oh mon Dieu ! » ou « T’arrête pas ! »  quand elles copulent, sinon. » Page 58

Avant Jo était un jeune homme pétillant et gai, mais aujourd’hui tout part à vau- l’eau et il ne sait plus où il en est avec Manon, sa petite amie depuis 4 ans, avec surtout ce petit être qui ne le quitte plus.

 « Le gamin aux prunelles immenses de baleine triste avait débarqué et depuis lors, avec les patients, auprès de mes amis, dans les bras de Manon et les ruelles venteuses de novembre, je n’arrivais plus à penser. Ma conscience se refusait à poser une focale sur ce qui était advenu. C’était à peine si j’épinglais un mot, un seul, sur cette sensation poisseuse : un fantôme.

Prononcez-le vitre et le nom d’une maladie des tissus conjonctifs apparaîtra, un truc bien sale, tiré d’une encyclopédie médicale poussiéreuse.

‘’Vous avez un infantome, monsieur.

-C’est grave ?

-Incurable.’’ » Page 25 

 

Alors il va trouver de l’aide chez son grand-père Aristide, un vieux sage fâché avec Dieu depuis 18 ans et qui depuis va se coucher dans son lit avec son costume et ses mocassins vernis attendant que la mort vienne le trouver. Heureusement, elle tarde la mort et Jo’ arrive à avoir une solution : parce que tous les enfants doivent être avec leurs parents, il faut rendre le gosse-revenant à sa mère.

 Tiens, parlons-en de cette mère ! Une femme fantôme, elle aussi, présente à peine une fois par semaine au chevet de son enfant malade. Jugée sévèrement (à juste titre ?) par le personnel de l’hôpital qui ne comprend pas pourquoi cette femme (« la mère sans cœur ») semble si peu soucieuse de l’état de son petit, comment une maman peut ainsi délaisser son petit à son triste sort…

Alors Jo’ abandonne tout et se lance dans un grand périple pour retrouver cette Maria Tulith, la maman de No’

« J’avais vingt-quatre ans et je venais de m’enfuir de ma vie. » page 87

Ainsi la quête qu’il conduit pour retrouver la paix et l’enquête qu’il mène pour comprendre cette femme vont le faire voyager de Rome jusqu’à Jérusalem, jusqu’à la révélation finale absolument bouleversante et totalement surprenante.

 

J’ai beaucoup aimé ce roman. La plume de Baptiste Beaulieu est belle et mêle poésie et humour de manière pétillante. Les sujets délicats et graves sont traités avec plus de légèreté mais n’en demeurent pas moins émouvants. L’auteure use d’un juste dosage pour que l’ensemble ne tombe ni dans la caricature ni dans le mélodrame.

C’est un joli roman qui bouscule les émotions et qui se lit très agréablement. Les personnages sont sympathiques, haut en couleur (cette Crinchon, chef de service, atteinte du syndrome de la Tourette est géniale !) et très humains !

 Il y a là beaucoup de mystère et Baptiste Beaulieu l’entretient très bien grâce, notamment, à l’alternance des récits : d’une part le compte à rebours jusqu’à la « déchirure » (un moment dont on ne sait finalement peu de choses et pour lequel on ne cesse de s’interroger) et la disparition de l’enfant, et de l’autre, l’après avec la folle aventure de Jo’. Les deux finissent par se rejoindre sur une révélation brutale qui vous rappelle de ne pas juger trop rapidement…



06/11/2016
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