Vanessa Savage : La maison
La maison de Vanessa Savage 3,75/5 (26/07/2018)
La maison (448 pages) sort le 7 février 2019 aux Editions La Martinière.
Le livre (éditeur) :
La maison où Patrick a passé toute sa jeunesse n'est pas une demeure comme les autres. Quinze ans plus tôt, elle a été le théâtre d'un drame inconcevable : toute une famille y a été retrouvée, massacrée. Cela n'empêche pas Patrick de conserver le souvenir de moments irremplaçables dans ces lieux, comme seule l'enfance sait en créer. Il décide de la racheter.
Sa femme, Sarah, leurs deux enfants, s'y installent à contrecoeur. L'atmosphère qui colle à la maison, son trouble mystère, oppresse Sarah. Ses psychoses reprennent, de plus en plus sombres. Et Patrick n'est plus le même. Son comportement se modifie peu à peu. La tension monte.
Patrick et Sarah sauront-ils résister à cette infernale spirale du doute et de l'enfermement ? Et jusqu'où les entraînera-t-elle ?
Mon avis :
Patrick Walker apprend que la maison de son enfance, celle où il est né, qu’il a quittée il y a 20 ans (ses parents croulant sous les dettes), est en vente. Et même si la maison de ses rêves est depuis 15 ans surnommée la « maison du crime » après le massacre d’une famille, même si le prix est au-delà de son budget (malgré sa sous-évaluation à cause de son histoire) et que son état de délabrement est très avancé, Patrick ne peut passer à côté de l’opportunité d’y vivre à nouveau. Ce n’est pourtant pas au goût de Sarah, son épouse, qui s’y sent mal à l’aise. Elle rêve d’aventure (et surtout pas de ce genre) et n’est pas prête à laisser à Patrick les économies que lui a laissé sa mère pour rénover cette bâtisse.
Mais, dépressive et portée par la culpabilité (de la mort de sa mère et d’être à son tour une mauvaise mère), elle cède et la famille vient finalement s’installer au sommet des falaises de la côte galloise pour un nouveau départ.
Evidemment, entre l’humidité ambiante, les courants d’air froid, les bruits, les fouineurs et autres voisins intrusifs, les apparitions mystérieuses d’objet, Sarah se sent épiée et de plus en plus mal. Ses psychoses reprennent, l’attitude de plus en plus agressive (voir manipulatrice) de Patrick et surtout le malaise de ses enfants (Mia 15 ans et Joe 17 ans) entraînent la jeune femme dans une spirale d’angoisse, de mal être et d’incertitudes. Et même si elle tente de s’intégrer à la communauté, de reprendre sa passion, les choses (et surtout Patrick et ses enfants) semblent toujours la tirer vers le bas. Et pour ne rien arrangé, elle apprend que le meurtrier a été libéré, rien ne pas plus.
La maison est un thriller à mi-chemin entre Amityville, Rebecca et Derrière les portes de B. A. Paris. Roman gothique et thriller psychologique, ce premier titre de Vanessa Savage mélange les genres avec brio pour une entrée dans le monde du roman sombre aussi angoissante que captivante.
Il y plane beaucoup de mystère (autant su cette affaire de famille assassinée que sur l’histoire personnelle de Patrick) et l’ambiance poisseuse qui se dégage de la maison, des habitants environnants rendent la lecture oppressante.
D’autre part, la manipulation mentale dont fait l’objet Sarah par son époux de plus en plus froid, calculateur, vicieux et méchant, accentue la tension. L’empathie pour cette jeune femme démunie est forte, son malaise palpable et sa situation toujours entre la retenue et le désir d’émancipation rendent la lecture stressante.
Même si tout n’est pas parfait et qu’il y a là quelques facilités, j’ai pris un vrai plaisir avec cette lecture qui correspondait parfaitement à mes attentes. J’ai apprécié l’atmosphère, entre fantômes et psychopathes, toujours de plus en plus pesante et l’histoire familiale (je n’en dirai pas plus) qui donne davantage de consistance au scénario et apporte quelques surprises.
En bref : un roman qui tient ses promesses et laisse très longtemps le lecteur dans le doute (à tous les niveaux).
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