Libre-R et associés : Stéphanie - Plaisir de lire

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Megan Abbott : Red Room Lounge

Red Room Lounge de Megan Abbott        5/5 (13-01-2012)

 

Red Room Lounge (260 pages), traduit de l'anglais (américain) par Jean Esch, est sorti aux éditions Le Masque le 16 novembre 2011, dans la collection  Grands Formats. C’est le troisième roman traduit en France de  Megan Abbott. Je tiens à remercier les éditions du Masque pour l’envoi de ce roman, que j’ai lu dans le cadre d’un partenariat.

 

 

L’histoire (éditeur) :


Die a Little renvoie à une célèbre chanson de Gerswhin : « chaque fois que je te quitte, je meurs un peu ». Dans la banlieue de Los Angeles, Lora, jeune enseignante, et son frère Bill vivent en harmonie dans la maison héritée de leurs parents. Un soir, une jolie inconnue a un accident de voiture. Bill, qui est flic, l’emmène à l’hôpital, en tombe amoureux et l’épouse vite fait. Maîtresse de maison irréprochable, la belle Alice cartonne dans la communauté avec ses barbecues du dimanche et tourne la tête de tous les hommes. Lora, contrainte de quitter la maison familiale au bénéfice du jeune couple, pressent chez elle une tension inexplicable et s’interroge : pourquoi son énigmatique belle-sœur est-elle si discrète lorsqu’on lui parle de sa vie passée ? Il y a forcément une face cachée de l’iceberg, encore que « iceberg » soit tout sauf le mot juste… 
Dans le registre de la relation entre femelles rivales, Megan Abbott jongle avec toutes les facettes du stupre, de la jalousie et de la vengeance, opposant la petite vie tranquille des banlieues résidentielles aux turpitudes du milieu des truands. Et des deux femmes, la plus fatale n’est pas celle que l’on croit.

 

Mon avis :


Red Room Lounge est le premier roman de Megan Abbott mais le troisième traduit en français (Adieu Gloria est sorti en début d’année 2011 et Absente en 2009). Il a été écrit en 2005, et je suis vraiment enchantée qu’il sorte enfin en France car il vaut le détour ! Vous l’aurez compris, il s’agit d’un livre que j’ai particulièrement apprécié.

 

L’histoire est très palpitante. Lora vit avec son frère Bill jusqu’à ce qu’il rencontre la magnifique, parfaite et exubérante Alice. L’amour entre les deux les mène très rapidement au mariage et cette soudaine arrivée dans fratrie pousse Lora à s’interroger sur le comportant souvent étrange de sa fascinante belle-sœur, à s’intéresser à son passé et ses amis (comme à l’énigmatique Loïs). Ses découvertes la propulsent dans un monde glauque où la noirceur domine. Les découvertes arrivent doucement et cette lenteur apporte une tension supplémentaire qui n’était pas pour me déplaire. Captivée, j’ai apprécier avancer dans l’enquête au rythme du personnage tout en étant pressée d’arriver au dénouement et de savoir…. Le dénouement est inattendu, ou sans doute pas tant que ça….

 

Megan Abbott  analyse, jusqu’à l’affrontement final, l’étrange relation qui lie les deux belles-sœurs. Lora est-elle prête à abandonner son frère Bill ? Qui est vraiment Alice ? Elle nous entraine dans un récit hypnotique et intense où les relations entre les personnages restent ambiguës du début à la fin : jalousie, perversité, fascination, amour démesuré, violence, attirance…

C’est un thriller bien ficelé dont l’intrigue est assez perturbante, d’autant qu’il s’agit d’un récit raconté à la première personne. Lora est la narratrice, son point de vue et ses doutes sur Alice déteignent rapidement sur le lecteur. Attaché à Lora, tranquille institutrice banlieusarde dont l’affection sans limite pour son frère est fusionnelle, on en perd peu à peu notre objectivité. L’angoisse et les doutes qu’elle éprouve envers Alice transparaissent tant qu’ils viennent naturellement se coller au lecteur et ne les quittent plus jusqu’aux dernières pages !  

 

Red Room Lounge est un excellent polar psychologique ! J’ai tout adoré : l'écriture, le style, les personnages (beaucoup sont antipathiques mais bien construits), l’histoire et l'anbiance, quelle ambiance !!! J’ai eu un vrai coup de cœur pour l’atmosphère. J’y ai trouvé un peu de Hitchcock et beaucoup du Dalhia Noir (je me réfère au film de Brian De Palma, comme je n’ai pas lu le livre de James Ellroy) : du glamour, de la tension, des flics et du Hollywood ! Le style est très cinématographique, on est vraiment plongé dans l’ambiance et imprégné du climat des années 50 : il y a beaucoup de références au cinéma et à Hollywood aussi bien dans l’histoire (le personnage d’Alice y a travaillé en tant que couturière et Lois en tant qu’actrice) mais également dans les descriptions et dans le récit en lui-même.

 

J'aimerais signaler que ce livre fait partie des polars en compétitions pour la 12ème édition du Prix SNCF du polar.

 

 

Plume de Cajou a également la chance d'avoir reçu ce livre (décidément le monde est petit :-)  ) et viens de publier son avis, allez voir c'est par ici !

 

 



14/01/2012
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