Maxime Chattam : La Conjuration Primitive
La Conjuration Primitive de Maxime Chattam 5/5 (27-04-2013)
J’ai découvert il y a très peu de temps l’univers de Maxime Chattam (un mois à peine) avec son premier roman L’âme du mal. Dix après sa parution, Maxime Chattam revient avec La Conjuration Primitive (464 pages), le 2 mai 2013 aux Editions Albin Michel.
L’histoire (éditeur) :
Et si seul le Mal pouvait combattre le Mal ?
Une véritable épidémie de meurtres ravage la France.
D’un endroit à l’autre, les scènes de crime semblent se répondre. Comme un langage ou un jeu.
Plusieurs tueurs sont-ils à l’œuvre ? Se connaissent-ils ?
Très vite, l’hexagone ne leur suffit plus : l’Europe entière devient l’enjeu de leur monstrueuse compétition.
Pour mettre fin à cette escalade de l’horreur, pour tenter de comprendre, une brigade pas tout à fait comme les autres, épaulée par un célèbre profiler.
De Paris à Québec en passant par la Pologne et l’Ecosse, Maxime Chattam nous plonge dans cette terrifiante Conjuration primitive au cœur des pires déviances de la nature humaine.
Mon avis :
C'est avec une grande joie et un immense privilège que j'ai lu, une semaine avant sa sortie, le dernier roman très très très attendu (je le sais de source sûre !!!!) de Maxime Chattam, La conjuration Primitive. Alors, alors ?
Et bien, la conjuration primitive a (entre autres) la qualité de vous embarquer dès la première page. Vous êtes à peine entrés dans l’histoire que vous êtes happés et ne pouvez (ne voulez) plus en sortir. L’horreur arrive vite et bien, et plonge le lecteur progressivement encore plus dans l’abomination.
Ce n’est pas pour rien qu’Alexis Timée, gendarme adjudant de 30 ans, vient demander de l’aide auprès de Richard Mikelis, le meilleur criminologue du pays alors à la retraite anticipée. Avec ses collègues de la SR de Paris (Segnon Dabo et Ludivine Vancker), il travaille sur un cas troublant, spécial, jamais vu même. Ils sont totalement dépassés. Ce n’est pas un tueur qu’ils recherchent mais plutôt deux. Le premier, appelé le Fantôme, joue avec ses victimes en les violant, les étranglant puis les réanimant, recommençant sans cesse jusqu’à ce qu’il soit impossible de la ramener à la vie. Le second, comparé à un animal, dévore ses victimes qui sont retrouvées méconnaissables. Ils le nomment la Bête. Deux modes opératoires totalement différents, des lieux distants et portant une même signature. Un *e est retrouvé gravé bien en évidence sur chaque cadavre. Très vite, sur internet, des photos à caractère pédophile portant la même marque sont découvertes. Ensuite c’est un jeune squatter paumé qui tague le symbole sur les murs du métro puis pousse 4 personnes sur les rails avant de se jeter sous le train. Que signifie ce signe ? Est-il l’emblème d’un ralliement autour de la violence devenue légitime ? Une sorte de club fermé de fanatiques qui ne reculent devant rien, prêts à tout pour assouvir leurs pulsions ? Une chose est sûre, ces crimes ne sont que le début d’une surenchère de haine et de rage qui va conduire l'enquête en Pologne, en Ecosse et même au Canada.
Ce roman est découpé en trois parties : Lui, Elle et Eux. Je ne m’aventurerai pas à vous dévoiler la moindre explication concernant cette construction, si ce n’est que le passage de la première à la deuxième partie est inimaginable…. Ça vous tombe dessus, sans que vous n’ayez rien vu venir ! Je ne me suis pas doutée à un seul instant que Maxime Chattam aurez été capable de ça…mais si, il nous offre un super revirement de situation. Le scénario tout du long est impeccable, très prenant, travaillé et ne souffre à aucun moment de longueurs, ni de temps morts. L’intrigue, au rythme soutenu et au suspens constant, avance très vite. Il y a encore beaucoup de détails dans le travail des enquêteurs mais n’est en rien comparable à L’âme du mal, qui était vraiment poussé dans les explications techniques et les procédures. L’histoire propre aux criminels est fascinante et carrément démentielle !
Les deux personnages principaux Alexis et Ludivine sont très humains, professionnels et à fond dans leur boulot. Mais comme beaucoup de personnages de thrillers, ils sont mal dans leur vie (pas torturés, mais on sent qu’ils leur manquent quelque chose. Une vie commune peut être…). On s’accroche assez vite à eux. L’auteur met en avant la difficulté de leur métier qui les oblige à être en constante confrontation avec le Mal. Ils ont beau aimer leur job, ce qu’ils vivent au quotidien et le niveau de violence qu’il côtoie sont parfois insoutenables. Du côté des criminels, Maxime Chattam a fait très fort je trouve. Le sujet est bien trouvé et franchement effrayant.
« J’ai pris ma retraite parce que ce métier vous bouffe de l’intérieur. Parce que, pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi, et elle se répand doucement, elle infecte tous le système de pensée, elle colore les sentiments, teinte les fantasmes, c’est une vrai saloperie, vous comprenez ? » Page 15
« Vous et moi savons que la violence est comme une drogue. On vient reprendre un shoot, et on le regrette aussitôt. Mais c’est plus fort que soi, pas vrai. » Page 171
En conclusion : La conjuration primitive est un roman qui m’a comblée. Je pense que les fans de l’auteur vont être ravis et que les lecteurs avides de lectures terrifiantes ne seront pas déçus. Le gore, l’angoisse et le suspens sont au rendez-vous.
A noter : le petit clin d’œil en fin de roman à son premier travail L’âme du mal, et la visite éclair d’Alexis (le héros) juste à côté de chez moi, à l’hôpital de Ville Evrad à Neuilly sur Marne.
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