Maureen McCarthy : Le plus loin possible
Le plus loin possible de Maureen McCarthy 4/5 (04-04-2017)
Le plus loin possible (427 pages) est sorti le 9 Mars 2017 aux Editions Denoël, collection Suspense (traduction : Frédéric Brument).
L’histoire (éditeur) :
Tess, vingt et un ans, vit avec son mari Jay et leur petite fille de trois ans dans une ferme isolée en Australie. Elle est régulièrement battue par son mari, mais les frères et la mère de Jay font semblant de ne rien voir. Un jour, un jeune couple qui voyage à travers le pays s’arrête dans leur village. Tess décide de saisir sa chance et, à l’aube, en cachette de tous, elle monte dans la voiture des inconnus avec sa petite fille. Un périlleux chemin vers la liberté commence alors...
Mon avis :
« Je repense aussi aux matinées lumineuses ici, quand les premiers rayons de soleil caressent les feuilles et l’herbe humide, que les oiseaux gazouillent dans les arbres…Mais mon amour pour tout ça le dispute au bourdonnement strident de la terreur qui me ronge les entrailles, lent et constant, comme un rat affamé grignotant un mur. » page 22
Tess, 21 ans, mère d’une petite Nellie, 3 ans, sait qu’elle doit partir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard.
Après 4 ans de vie commune avec Jay, dans une ferme reculée de Byron Bay, à essuyer les coups et la violence psychologique de ce mari violent, la vision de son arrière-grand-mère disparue avant même sa naissance, la pousse à s’organiser et à tenter le tout pour le tout persuadé que l’âme de cette femme disparue trop tôt et dont elle porte le même nom, est désormais à ces côtés pour lui donner la force.
Lors d’un moment d’inattention de Jay et de ses frère, rendus en ville afin de réglée des affaires qui trouèrent mal, Tess décide d’aborder un couple qui croise sa route et celle de Nellie. Ils doivent rejoindre Melbourne d’ici peu et sont d’accord pour les prendre secrètement avec eux.
La route jusqu’à la liberté va être longue et périlleuse…
« Ce type est le seul rempart qui me protège d’une catastrophe totale ! Si mon but est de fuir loin de Jay, mon sésame est assis à côté de moi. Un ex-musicien unijambiste et à moitié aveugle dans la BMW de sa mère avec du temps à perdre. » Page 123
Maureen McCarthy capte ici parfaitement bien l’angoisse qui habite Tess et le rend avec force. Dès les premières pages, le sentiment d’urgence autant que la terreur vous gagne et ne vous quittent plus. Solidement accrochés aux pages, et surtout à Tess, je n’ai pu m’en détacher qu’une fois la dernière tournée.
Tess est une très jeune femme un peu perdue, qui n’a fait que se chercher et, même si ses choix n’ont pas été des plus judicieux, je n’ai pu m’empêcher de m’y attacher et de vouloir l’aider moi aussi.
Le doute constant de voir son projet d’évasion capoter et la fuite palpitante entremêlée au récit de l’histoire familiale (entre la malédiction qui semble planée sur Tess et les rapports difficiles avec ses frère et sœur) rendent cette thriller psychologique passionnant et extrêmement addictif.
Jusqu’au bout j’ai ressenti cette pression que vit la protagoniste (le danger est partout et l’auteure maîtrise bien le suspense et la tension durant toute l’évasion) et jusqu’au bout j’ai cru en la véracité de l’histoire tant le personnage est vraisemblable et nuancé. Maureen McCarthy développe doucement l’intrigue et le passé de Tess pour que les abus et la violence conjugale dont elle est victime collent au mieux à la réalité. L’impact de ceux-ci sur la santé mentale est crédible sans pour autant s’installer dans une étude des violences domestiques ou sur la maladie mentale.
Bref, aussi bien le rythme, l’écriture et le sujet m’ont emballée et n’ont déçu aucune de mes attentes.
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