Jean-Claude Belfiore : A poings fermés
A poings fermés de Jean-Claude Belfiore 3/5 (03-08-2018)
A poings fermés (250 pages) sort le 11 septembre 2018 chez Moissons Noires.
L'histoire (éditeur) :
Alors qu'il roulait tranquillement, Montechance n'avait qu'une idée en tête : retrouver sa maison et se mettre au lit. Il n'aurait jamais imaginé qu'une jeune femme au milieu de la route, dans la lumière de ses phares, avec la nuit tout autour, lui ferait de grands signes pour l'obliger à s'arrêter. Elle était seule, éperdue, et terriblement séduisante. Elle avait besoin d'aide. Quel conducteur ne l'aurait pas invitée à s'asseoir à côté de lui ? Quel homme normal ne fantasme pas qu'il lui arrive pareille aventure ? Alors Montechance s'est penché pour lui ouvrir la portière, il lui a dit de monter et d'attacher sa ceinture. Pour son malheur. Il ignorait qu'il allait vivre ensuite les pires journées de son existence.
Mon avis :
A poings fermés de Jean-Claude Belfiore et Henniker d’Arnault Pfersdorff sont les deux premiers titres de la nouvelles maison d’édition spécialisée dans le roman noir : Moissons Noires.
Dimanche 6 mai 2018, Joaquim Montechance revient d’un match de gala à Blain. Sur le trajet, il croise une jolie brune en jupette et talons aiguilles sur le bas-côté (abandonnée en pleine campagne après une dispute par son homme éméché) le suppliant de ne pas la laisser là. Il l’embarque et, après un silence pesant, l’atmosphère finit par se détendre et plutôt que de la déposer à Angers, à près de 100 kilomètres, il choisit de lui faire passer la nuit chez lui. Evidemment, même s’il n’ose pas se montrer déplacé, Joaquim ne résiste pas longtemps aux charmes de la belle Pascale qui s’offre presque à lui.
Le lendemain, il se décide à prêter main forte à la jeune femme qui se montre particulièrement angoissée à l’idée que son petit ami la retrouve… Mais deux jours après avoir recueilli Pascal, il découvre dans la presse l’assassinat d’un homme, semble-t-il, très proche d’elle. Et si Pascale n’était pas celle qu’il croyait…Mariée à un homme abattu le soir même de leur rencontre, Montechance commence à se poser des questions, mais peu importe si les ennuis vont sans doute commencer, il se laisse embarquer par le désir et l’amour.
« Quelque chose en moi me disait que j’allais le regretter. Mais c’était comme si quelqu’un d’autre me disait aussi que je faisais ce qu’il fallait. » Page 50
Evidemment, la police (Jean-Paul Leloup, son beau-frère) ne tarde pas frapper chez lui, mais ce n’est pas du tout ce à quoi il s’attendait.
« Avec cette fille, on ne faisait jamais ce qu’on voulait ! Jamais ce qu’on avait prévu ! elle était le Diable. » Page 85
Plongée dans le monde de la boxe, A poings fermés est un polar agréable et très facile à lire, même lorsqu’on est totalement étranger à ce sport, ces rites, ses magouilles et autres « petits arrangements ». Jean-Claude Belfiore réussit à donner beaucoup d’intérêt à son roman grâce au contexte qui se révèle particulièrement intéressant.
Après un premier assassinat sorti de nulle part, ayant pour seul lien pascale, personnage mystérieux et sans aucun doute venimeux, et un second cadavre directement en lien avec Joaquim, pas facile de voir où l’auteur va nous embarquer. Sans se montrer particulièrement palpitante, l’enquête assez classique par ses procédés (interrogatoire, recoupement, analyse des situations…) et en même temps menée originalement par un suspect, frappeur de flic et son beauf, est efficace.
Jean-Claude Belfiore, par le biais de son protagoniste narrateur, nous entraîne dans les sombres affaires du monde des mach arrangés et paris truqués. Ça va vite, la narration est fluide et tout s’enchaîne agréablement et sans temps morts. Car, à mesure que l’on avance dans l’intrigue, tout semble tomber sur le coin de la tête de ce Joaquim, personnage honnête, intelligent, gentil et malgré tout faible toutefois lorsqu’il s’agit de belles jeunes femmes. Le voir ainsi malmené (ses proches tombant comme des mouches) laisse quelque peu le lecteur sous tension.
Toutefois, même si j’ai passé un bon moment, que l’écriture (à la première personne) est agréable et que le dénouement est une surprise (sans être une conclusion tirée par les cheveux), j’ai trouvé que l’ensemble manquait d’homogénéité, le contexte (le milieu de la boxe) étant beaucoup mieux servi finalement que l’enquête elle-même, qui manque selon moi un peu de densité.
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