Elizabeth Strout : Tout est possible
Tout est possible d’Elizabeth Strout 5/5 (03-12-2018)
Tout est possible (295 pages) est disponible depuis le 17 octobre 2028 aux Editions Fayard (traduction : Pierre Brévignon).
L'histoire (éditeur) :
La petite ville d’Amgash, dans l’Illinois, est en émoi. Lucy Barton, fille de la ville devenue écrivain à succès, exilée à New York depuis de longues années, vient de publier un livre sur sa jeunesse. Le récit de son enfance, pauvre et solitaire, provoque chez les gens d’Amgash des réminiscences, des questions et des révélations. Un jour, Lucy Barton en personne fait irruption à Amgash après dix-sept ans d’absence. Les retrouvailles de Lucy avec les siens sont l’occasion d’instants âpres, mais beaux – comme si la douleur de la fuite et la rancœur s’étaient dissipées en un instant.
Mon avis :
J’ai adoré !
En quelques lignes je me suis retrouvée aux cotés de Tony puis de Patty, Linda, Angelina, Charlie, Mary, Abel…
Tout est possible est un excellent titre qui, par sa simplicité des mots et la bienveillance de ses personnages (il y a quelque chose dans la narration de doux et de délicat qui permet de se sentir bien, d’éprouver tout de suite de l’attachement, de vouloir connaitre et côtoyer ces gens simples mais bons pour la plupart, un peu perdus souvent et défaillants mais excusables ...
Ce nouveau livre d’Elizabeth Strout se construit autour de Lucy (personnage éponyme de son dernier roman : Je m’appelle Lucy Barton), chaque personnage ayant connu l’enfant qu’elle était ou étant en relation avec sa famille. Mais Lucy (ne faisant qu’une brève apparition) n’est qu’un prétexte, le fil rouge pour exposer des histoires basées sur la différence et le traumatisme (guerre, violences familiales, sexuelles, solitude…) et surtout sur l’amour. Ecrit comme un recueil de nouvelles, Tout est possible présente des hommes et des femmes en lien les uns avec les autres, se répondant parfois (apportant par là un éclairage à certaines situations), leur histoire personnelle à la fois indépendante et venant alimenter celles des autres, faisant évoluer le roman dans le temps et développant progressivement l’environnement.
L’auteure fait preuve de beaucoup de délicatesse et arrive avec subtilité à déceler beaucoup de profondeur à ces petites vies simples et modestes d’Amgash, petite bourgade d’Illinois où tout le monde se connait et traîne souvent son passé, sa culpabilité et ses blessures comme des boulets bien lourds.
Je n’avais pas lu Je m’appelle Lucy Barton et même si Tout est possible évoque Lucy et les habitants de la ville où elle a grandi, ça ne m’a ni dérangée ni même empêchée d’éprouver un vif plaisir à le lire (j’ai maintenant très très envie de me plonger dans le précédant !). J’ai adoré l’écriture d’Elizabeth Strout et cette manière de présenter chaque histoire comme quelque chose de nouveau aussi bien dans l’ambiance qu’elle crée, dans les personnalités totalement différentes et les thèmes qu’elle aborde, bien qu’au final tous se rejoignent naturellement.
Elle arrive en peu de pages à vous faire sentir proches de ses personnages, d’éprouver de l’empathie pour eux et surtout de vous permettre de capter leurs émotions et leurs pensées. Avec autant de crédibilité que de sensibilité (et sans jamais faire preuve d’excès de pathos ni de sordide), l’auteure transporte le lecteur dans de drôles, douloureuses et simples vies que chacun essaye de s’approprier (ou réapproprier) du mieux qu’il peut.
Une bien belle lecture !
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