Deborah Install : Il y a un robot dans le jardin
Il y a un robot dans le jardin de Deborah Install 3,75/5 (08-01-2017)
Il y a un robot dans le jardin (341 pages) est paru le 12 janvier 2016 aux Editions Super 8 (traduction : Clara Gourgon).
L’histoire (éditeur) :
Ben est peut-être en train de laisser passer le train de sa vie. Vivant sur l’héritage de ses parents, il regarde, impuissant, sa femme avocate s’éloigner de lui. Loser ? Et puis, un matin, Ben trouve un robot dans son jardin. Un adorable petit machin de ferraille qui, assis dans l’herbe, contemplant des chevaux, éprouve toutes les peines du monde à expliquer ce qu’il fabrique ici. « Débarrasse-nous de ce truc ! » exige sa femme en substance. Mais, pour une raison qu’il a du mal à s’expliquer lui-même – et au moment où Amy, à bout de patience, a décidé de demander le divorce –, Ben s’embarque avec Tang dans une quête à travers tout le pays afin de ramener le robot à son propriétaire. Tendre et malicieux, drôle et manipulateur, Tang apprend vite. Et si, sous le vernis écaillé de l’intelligence artificielle, se cachait un vrai cœur ? Et si, au bout du chemin, Ben trouvait bien plus que ce qu’il pensait chercher ?
Mon avis :
Ah bien voilà un sympathique premier roman qui, sans m’a faire vivre de jolies émotions, m’a ventilement transportée dans une belle aventure humaine.
La communication passe mal entre Ben Chambers et sa femme Amy. Alors quand elle tombe sur un robot dans son jardin, il lui faut l’annoncer une seconde fois à Ben pour qu’il daigne jeter un œil, tandis qu’elle prend le chemin du tribunal pour sa journée de travail. Ce robot, à l’allure de dessin minimaliste de jeune enfant, loin de ces androïdes qui vont chercher les enfants à l’école, conduisent votre voiture ou font votre ménage) est certes très basique, mais a quelque chose de spécial et, sous ses airs bas de gamme minimaliste, Ben sent qu’il se cache quelque chose de différent.
Pourquoi est-il ici ? Pourquoi refuse-t-il de partir ?
Au bout d’une semaine, Amy ne supporte déjà plus sa présence inerte et somme son mari de retourner à sa recherche d’emploi (même s’il n’en a pas franchement la nécessité, l’héritage familiale aidant) plutôt que faire une fixation sur cette chose encombrante. Au bout de 5 semaines, tandis que le bout de ferraille silencieux s’installe dans la vie de Ben, Amy finit par le quitter.
Et si cette rupture était un déclic pour cet homme qui n’a jamais su mener un projet à terme ? Il se décide alors à se rendre en Californie où il pense pouvoir trouver de l’aide pour savoir d’où vient celui qu’il nomme Tang, histoire de prouver (se prouver) qu’il n’est pas un bon à rien !
« A ce stade, je dois avouer que je n’aurais jamais imaginer traverser les Etats Unis a volant d’une Dodge Charger, en compagnie d’un robot vintage et d’un teckel radioactif. Mais la vie est pleine de surprises qu’il vaut mieux ne pas contester.
En toute franchise, j’aurais pu passer un automne bien pire, à me débattre, entre autres, avec un mariage raté. Finalement, je m’en sortais plutôt bien. » Page 88
Alors oui, c’est sans doute un peu fleur bleue, sans doute aussi un peu cliché avec ces personnage un peu stéréotypés (Amy est la femme sévère qui réussit, tout à l’opposé de son mari, gentil garçon qui se laisse porter par la vie), mais c’est aussi très touchant et on se laisse agréablement porter par ce couple peu probable parti à l’aventure tel un père et son fils de 5 ans qu’il découvre pour la première fois et qu’il doit gérer pendant un mois de vacances en excursion à travers le monde.
Il n’y a aucune indication temporelle dans le texte et même avec la présence de technologie humanoïde très avancée, Il y a un robot dans le jardin se révèle étonnement plausible et très actuelle. On n’a pas la sensation ici de lire de la SF mais bien un joli roman contemporain.
On se plait ainsi à rêver à la véracité de ce voyage et surtout de cette relation, qui n’est pas sans rappeler l’histoire de Paddington. C’est certes plein de leçons morales (et le voyage métaphorique est très vite souligné) mais la narration est entraînante et l’intrigue un peu folle pleine de rencontres et de rebondissement qui font que cette lecture picaresque est de bout en bout prenante et réconfortante.
Mignon, gai, parfois drôle et souvent touchant, Il y a un robot dans le jardin se lit comme une fable qui prônerait la sensibilité, l’humanité, l’amitié et l’empathie. Certains n’y trouveront pas leur compte mais je me suis agréablement laissée bercée par cette jolie histoire, qui ne m’a pas déçue.
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