Libre-R et associés : Stéphanie - Plaisir de lire

Si l’envie vous prend de jouer au chat et à la souris avec un serial killer, dites-vous bien que vous serez toujours la souris. L’avertissement, qui vaut pour tout le monde, ne semble avoir aucune prise sur John Wayne Cleaver. Obsédé par les tueurs en série, celui-ci n’a en effet aucun scrupule à entrer dans le jeu.
Il faut dire que John a un atout de taille dans sa manche : des pulsions homicides incontrôlables. Il lui arrive en effet à lui aussi, de temps à autre, de se transformer en monstre assoiffé de sang. Aussi a-t-il décidé de s’attaquer aux éléments les plus meurtriers de la société plutôt que de s’en prendre à d’innocentes victimes. Cette fois, le serial killer qu’il a choisi de défier en l’attirant dans sa petite ville tranquille de Clayton se nomme Nobody. Tant attendu(e). La partie peut commencer. Et elle sera d’une noirceur inattendue…

Mon avis :

Nobody suit la lignée des précédents titres de  Dan Wells mettant en scène John Wayne Cleaver, adolescent de 16 ans, protagoniste sociopathe et totalement obsédé par les serial killers.  Ça vous rappelle quelqu’un ? Oui, vous ne vous trompez pas, on retrouve complètement le profil de Dexter (version ado ici !) avec ses pulsions, ses absences d’empathie et son besoin de traquer ! Simple copier-coller ? Ça y ressemble et pourtant…Nobody a quelque chose (et même beaucoup de choses) en plus.

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Dan Wells ajoute à sa sauce une pincée de Six pieds sous terre (Six Feet Under si vous préférez) et un soupçon de X Files par sons côté surnaturel. Ça donne une recette qui se savoure bien volontiers et avec plaisir. Après les tueurs de Je ne suis pas un serial killer et de Mr Monster, c’est au tour de Nobody, d’être traqué et de traquer John. Ce tueur (ou tueuse ?) semble s’attaquer à une certaine catégorie de la population de Clayton Country. Quelle drôle d’idée quand on sait que c’est ici que vit John Wayne  Cleaver. Et si ce n’était pas une coïncidence…. Qu'à cela ne tienne, John a plus d'un tour dans son sac et travaillant avec sa mère et sa tante au funérarium, c’est forcément bien pratique pour déceler et avoir accès aux infos confidentielles permettant de coincer ce psychopathe. 

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Je ne suis pas spécialement fan des histoires de luttes du Bien contre le Mal, et pourtant la plume de Dan Wells m’a entraînée avec facilité. Je me suis laissée prendre au jeu du chat et de la souris. Il faut dire que John est fort sympathique. Le voir entamer une relation avec une fille n’est pas désagréable et complète bien la trame policière. Marci, qui m’a semblé aux premiers abords plutôt superficielle, devient vite quelqu’un de positif (voir complémentaire) pour John. Ils forment un joli duo que l’on suit dans leur jeu de déduction avec entrain.

«  Ha ! La fille d’un flic et le fils d’une thanatopractrice : la ligue anticrime, ironisai-je. On dirait une mauvaise série télé. » Page 101

L’enquête avance vite, les meurtres bien sanglants se succèdent et réservent quelque coups de théâtre (prévisibles ? sans doute un peu pour certains). La plume de Dan Wells, ponctué d’humour,  est agréable et super abordable  notamment pour un public plus jeune. Les ado amateurs du genre devrait y trouver leur compte, car entre thriller et fantastique, Nobody se lit tout se seul.

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Les fans de la série seront peut-être un peu déçus par son côté plus sombre (comparé aux précédents). Malgré tout, Nobody est une bonne lecture et une fin de série sympa. On aurait même envie d’un tome 4, histoire de découvrir la vie d’adulte de John, de rêver à une éventuelle collaboration, et suivre une nouvelle chasse aux Démons.