Agnès Martin-Lugand : Une évidence
Une évidence d’Agnès Martin-Lugand 4/5 (23-06-2019)
Une évidence (380 pages) est sorti le 21 mars 2019 aux Editions Michel Lafon.
L’histoire (éditeur) :
Reine mène une vie heureuse qu’elle partage entre son fils de dix-sept ans et un métier passionnant.
Une vie parfaite si elle n’était construite sur un mensonge qui, révélé, pourrait bien faire voler son bonheur en éclats…
Faut-il se délivrer du passé pour écrire l’avenir ?
Mon avis :
Ah, comme ça faisait longtemps que je ne m’étais sentie pas si proche d’un personnage principal, comme ça faisait longtemps que je n’avais pas vécu ce qu’il vivait comme si c’était de moi dont on parlait…
Une évidence est l’histoire de Reine, une mère célibataire de 40 ans qui mène sa vie tambour battant entre son fils, sa famille et son travail (associée à Paul dans son agence de communication : le Hangar). Aujourd’hui Noé, son fils, a 17 ans et passe son bac. Reine sait qu’il va être temps de le laisser voler de ses propres ailes et ça la stresse énormément. Ce n’est pas tant la solitude qui l’inquiète mais davantage ses anciens choix concernant la naissance de son garçon et surtout tout ce qui touche à son père qui la travaillent. Alors pour tenter de lui faire passer cette période (et ce petit coup de blues) un peu plus facilement, Paul l’embarque dans un nouveau projet professionnel : travailler pour une boite d’import/export de thé et de café située à Saint Malo, où elle fait la connaissance de Pacôme et Nicolas, qui vont à tout jamais faire basculer son destin. Il est temps pour elle de prendre des décisions pour le bien de son fils mais aussi évidement pour son propre avenir...
Un évidence est, comme souvent en ce qui concerne les romans d’Agnès Martin-Lugand, une lecture réconfortante, émouvante et qui tient en haleine avec force et simplicité. Le style de l’auteure y est pour beaucoup mais c’est aussi parce qu’il est souvent question de choix et que ses personnages sont parfaitement encrés dans le réel. On s’attache avec beaucoup de naturel à Reine et à ses proches (Anna, sa sœur et son mari Ludovic, Paul celui avec qui elle travaille et partage une grande partie de sa vie depuis près de 18 ans, Noé évidement, son garçon de 17 ans et puis ensuite Pacôme, un homme troublant mais qui dégage un je-ne-sais-quoi de très « fascinant »).
Une évidence est un roman riche en émotions. Je me suis véritablement prise d’affection pour Reine, me suis sentie si proche de ce qu’elle vivait. Son aventure a été pour moi une bouffée d’oxygène, me confirmant qu’il était important de savoir faire confiance au destin, que chaque rencontre n’était jamais fortuite. Cette protagoniste dégage autant de force que de fragilité, elle a un côté authentique qui fait qu’on ne peut que s’identifier et se prendre d’affection pour elle (et pour son fils, adolescent très intelligent, mature et pour autant parfaitement crédible). J’ai été profondément touchée par ce qu’elle vit.
« Je me sentais bien avec lui, gagnée par un sentiment nouveau et de plus en plus prégnant d’être libre. J’étais désarçonnée ; jusque-là, je n’avais jamais eu l’impression d’être enfermée, encore moins d’étouffer dans ma vie. Il fallait croire que je me trompais. Et même si Noé n’était jamais loin de mes pensées, j’étais déchargée de mon rôle de mère. C’était la première fois en dix-sept ans que cela m’arrivait, que j’étais capable de mettre mon fils un peu de côté et de penser véritablement à moi, à la femme que j’étais et uniquement à elle, ne seraient-ce que quelques heures. Alors oui, j’avais envie de profiter de cette sensation… » (Chapitre 3)
On pourra reprocher à l’auteure quelques facilités et un dénouement très rapide, mais j’ai trouvé l’ensemble habilement dosé. Alors oui, effectivement on se doute de certaines situations à venir, mais aucune importance, on est bercé par la narration de l’auteure et on referme le livre malgré tout très ému.
« Je n’étais adepte ni du flirt ni d’une nuit avec un inconnu. Pourtant, avec lui, je me sentais autorisée à le faire, j’en avais même envie, je me glissais dans la peau d’une autre, une autre qui me ressemblait, avec qui j’étais en accord mais dont je ne soupçonnais pas l’existence. » (Chapitre 3)
Une évidence…un roman que je ne vais pas oublier de sitôt !
J’en profite pour faire un petit clin d’œil à ma cerise qui sait si bien me parler d’évidence elle aussi !!!!
« N’oublie jamais qu’il y a toujours une histoire à créer, à se raconter. Ouvre les yeux, cette histoire est peut-être à portée de main… »
(Chapitre 14)
A noter : la sortie, le 7 novembre 2019, de la version collector de l'ouvrage.
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