Meg Cabot : Journal d'une Princesse, tome 1
Journal d'une Princesse, tome 1 de Meg Cabot 3/5 (12-12-2016)
Journal d'une Princesse, premier tome de la série, est paru en 2001 dans la collection Jeunesse - Mon bel oranger de chez Le Livre de Poche (281 pages), réédité à plusieurs reprises et dernièrement le 29 Juin 2016 sous le titre Journal de Mia, princesse malgré elle, La grande nouvelle (272 pages) chez Hachette (traduction : Josette Chicheportiche).
L’histoire (éditeur) :
La vie de Mia est celle d'une collégienne comme les autres jusqu'à ce qu'une nouvelle fasse tout voler en éclats : son père est en fait le Prince de Génovia, la voici donc devenue Mia, princesse héritière !
Mon avis :
Comme son nom l’indique, on a ici affaire à un journal intime.
Mia nous raconte sa vie d’adolescente, tout ce qu’il y a de plus normale (qui rencontre tous les problèmes de la terre, comme tous les ado !). Elle nous parle de celui qu’elle aime en secret (Josh Richter, le beau-gosse du lycée), de Lana, la peste de service et de se vie quotidienne de jeune fille fan de clips, de sa mère (qui sort avec son prof de maths, M. Granini) avec qui elle vit à New York, de ses problèmes avec les maths et des autres liés sa première année de lycée.
Jusqu’au jour où elle découvre qu’elle est seule héritière du trône de Génovia (son père qu’elle croyait travailler en politique du petit pays coincé entre la France et l’Italie, est en réalité le prince et vient d’apprendre sa stérilité) et là, sa vie est un brin chamboulée.
Lecture jeunesse dynamique, Le journal de Mia est un roman sympathique quand on a entre 9 et 14 ans je pense (ma fille de 13 adore !). Par contre, je suis un peu trop loin du public visé et du coup j’ai moins apprécié certains aspects (certaines longueurs ont un peu plombé ma lecture).
Néanmoins, Journal d’une princesse reste un très bon titre qui est loin de tomber dans le conte de princesse à paillettes. Au contraire Mia, quoi qu’il lui arrive, reste très attachée à ses valeurs et son tempérament semble immuable. Fidèle défenseuse de la nature et féministe, elle est loin de l’adolescente écervelée qui rêve de robes à froufrou et de prince charmant.
J’ai trouvé que Mia était un personnage réussi. Un peu délirante et sans prétention, elle représente plutôt bien la jeunesse actuelle, avec ses problèmes (même s’ils ne sont pas forcément liés à quelque chose de courant), drôle, tout en étant très éveillée sur certaines choses et particulièrement engagée.
Le côté princesse, quant à lui, est abordé de manière très sympa et surtout moderne.
Je ne vous en dis pas plus, mais si cet aspect du livre peut refroidir certaines lectrices, il ne faut absolument pas se fier au titre, c’est très bien traité et de façon juste et pertinente, loin des clichés.
Donc, à réserver aux jeunes filles évidement et aussi peut être aux mamans qui ne verront pas la légèreté du ton et les quelques longueurs d’un mauvais œil.
Quand les lecteurs de Babelio rencontrent Meg Cabot :
Devenir une princesse, voilà un rêve sans doute bien répandu chez les petites filles. C’est ce qui arrive à Mia, l’une des héroïnes de Meg Cabot, dont les aventures viennent d’être rééditées aux éditions Hachette Romans, alors que paraît Le carnet d’Allie, tome 7 chez le même éditeur. Adapté en film par les studios Disney en 2001, le Journal de Mia a bercé l’adolescence de beaucoup de jeunes lecteurs, venus en nombre le mardi 28 novembre dernier pour rencontrer l’auteur dans les locaux de Babelio.
Réédition : Le premier tome des aventures de Mia, paru cet été, est en réalité une réédition d’une série parue entre 2000 et 2009. Certains lecteurs assidus remarqueront quelques changements dans le texte, notamment au niveau des références culturelles. Ces évolutions du texte, c’est l’auteur qui les a voulues : “Certaines références avaient besoin d’être mises à jour car je crois qu’il faut savoir s’adapter aux lecteurs. Dans ce tome, j’évoquais par exemple un bipper mais aujourd’hui aucun enfant ne sait ce dont il s’agit ! Cela n’avait pas de sens à mes yeux de le laisser ; tout comme des références à des acteurs désormais décédés, je trouvais cela un peu maladroit.”
Comme toujours trop court pour les lecteurs, cet échange a ensuite été poursuivi par une séance de dédicace où les lecteurs étaient plusieurs à avoir apporté leurs séries complètes de romans pour les faire signer par l’auteur.
Des dortoirs au livre
Romans historiques, thrillers sanglants ou encore fan-fictions de Star Wars, l’écrivain a touché à tout avant de trouver sa voix dans la littérature jeunesse et s’amuse aujourd’hui de cette diversité. En, effet, si les aventures de la princesse Mia ont depuis quelques années trouvé leur public, cela n’a pas été le cas des tous premiers écrits de Meg Cabot : “J’ai étudié l’illustration à l’école dans l’Indiana où je vivais, mais j’ai malheureusement eu beaucoup de mal à trouver du travail. J’ai alors décidé au bout de quelques mois de tenter ma chance à New-York, mais là encore, le succès n’était pas au rendez-vous. Persuadée de ne jamais parvenir à me faire publier, j’ai travaillé dix ans dans un dortoir d’université. C’est là, en regardant les jeunes gens vivre, que j’ai commencé à trouver l’inspiration.”
L’âge des choix
Auteur de plusieurs séries jeunesse, Meg Cabot a créé de nombreuses héroïnes âgées d’une dizaine d’années. Cet âge, c’est pour l’auteur celui des grandes décisions, et c’est pour cette raison particulière qu’elle aime le mettre en scène dans ses romans : “J’écris sur les jeunes filles car elles vivent ce moment charnière où elles découvrent qui elles sont et ce qu’elles veulent faire de leur vie.” Bien sûr, toutes les fillettes n’aspirent pas à devenir des princesses comme Mia, mais par ce chamboulement, Meg Cabot cherche à symboliser le passage à l’âge adulte, où l’on découvre ses points forts et où l’on choisit ce qu’elle appelle son “chemin de vie.”
Carnets intimes
Tout comme ses héroïnes, Meg Cabot a toujours tenu un journal intime : “J’en tiens depuis mes sept ans. Au début, j’écrivais principalement sur tous les grands drames de ma vie, comme par exemple lorsque mon frère venait m’ennuyer. L’élément déclencheur a été le début de la relation entre ma mère et l’un de mes professeurs…” Les lecteurs de la saga Mia auront sans doute remarqué le clin d’oeil : en effet, le premier tome de la série s’ouvre sur la découverte par Mia de la relation entre sa mère et son professeur. Et pour cause, Meg Cabot s’est directement inspirée de sa vie pour raconter l’histoire de la jeune princesse : “Mes personnages sont basés sur mon entourage. Je vois les personnes dans la vraie vie, et je rédige les dialogues comme si je les écoutais parler avec moi.”
Conseil d’ami
Pour bien raconter ses histoires, il ne suffit pas selon l’auteur américaine, d’avoir de bonnes idées, il faut avant tout savoir écouter : “Si vous voulez être écrivain, un conseil, ne parlez pas trop et écoutez plutôt ! Pour moi, cela est très difficile étant donné que je suis une grande bavarde !” Lorsqu’elle prenait des cours d’écriture et qu’elle ne parvenait pas à faire publier ses histoires, Meg Cabot a rencontré un professeur qui a changé sa vie : “Un jour, un professeur d’écriture m’a dit que le problème venait de mes dialogues, manquant de réalisme. C’est lui qui m’a poussé à sortir pour écouter les gens, dans les bars et dans la rue. C’était un excellent conseil et j’ai publié mes premiers livres peu de temps après cette révélation.”
Incognito
Bien sûr, Meg Cabot n’a pas vécu l’intégralité des aventures de ses héroïnes et sa principale source d’inspiration se trouve juste derrière sa porte : “J’ai la chance d’avoir des voisins et des amis parents, car je n’ai pas d’enfants moi-même. Il est facile pour moi de mettre en scène des enfants puisque j’en vois quotidiennement. Je les écoute, je prête une grande attention à leurs problèmes ainsi qu’à leur façon de parler et je vole ensuite leurs manies ! Je suis une véritable espionne.” S’inspirer de ses amis est une chose pour un écrivain, mais il en est tout autrement lorsque l’on oublie de s’en cacher… “N’oubliez jamais de modifier les prénoms de vos personnages s’ils sont inspirés de votre entourage. Cela m’est arrivé pour mon dernier roman. Imaginez la tête de la fille que j’appelle “the biggest bitch ever” dans le roman lorsqu’elle a vu son prénom accolé à l’expression…”
Ecrire, un défi permanent
Ecrire a toujours été un plaisir pour Meg Cabot, mais lorsqu’elle a décidé d’en faire son métier, elle a découvert une réalité toute autre : “A partir du moment où l’on a des deadlines, l’exercice devient beaucoup moins drôle. Avec l’une de mes amies, pour nous motiver, nous avons établi la règle du 5x5x5 : chaque jour, nous devons écrire 5 pages avant 5h ou bien nous devons donner 5$ à Donald Trump ! Une plaisanterie pour dire simplement que tout le monde, du banquier à l’écrivain, en passant par le serveur, doit faire son travail quoi qu’il arrive.” Comme tous les auteurs, l’écrivain américaine se voit parfois confrontée au fameux syndrome de la page blanche. Sa technique pour s’en sortir ? “Lorsque j’ai une panne d’inspiration, c’est très simple : je fais le ménage, je sors, je vais au cinéma…Tout convient tant que cela n’a rien à voir avec le livre. Parfois il me suffit d’en parler pour que l’inspiration revienne, mais d’autres fois, il suffit simplement de ne plus s’en occuper jusqu’au coucher. Ainsi, après une bonne nuit, on se réveille souvent avec de bonnes idées !”
Douce France
Dans le dernier tome des aventures d’Allie, la jeune héroïne passe ses vacances en France, à Paris. Selon Meg Cabot, l’Hexagone exerce un attrait indéniable sur les lecteurs outre-Atlantique : “Je suis venue en France l’année de mes sept ans, car mon père avait été muté à Grenoble. J’en garde de merveilleux souvenirs et j’aime toujours autant y passer des vacances depuis. Je suis loin d’être seule car aujourd’hui, aux Etats-Unis, une grande partie de la population a envie de venir s’installer ici. Mon éditeur m’a d’ailleurs demandé d’écrire cette aventure en France pour Allie ; cela tombait bien car je rêvais de raconter mon expérience sur le sujet. D’ailleurs, mes premières lectures ont été les livres de Martine ! ”
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