Kenneth Cook : Cinq matins de trop
Cinq matins de trop de Kenneth Cook 3.75/5 (23-02-2017)
Cinq matins de trop (218 pages) est paru le 13 avril 2006 aux Editions Autrement (traduction : Mireille Vignol), en poche le 5 mai 2010 (édition Le livre de poche) puis réédité chez J’ai lu (220 pages) le 1 février 2017.
L’histoire (éditeur) :
Jeune instituteur dans l’Outback, au coeur de l’Australie, John Grant doit passer la nuit à Bundanyabba avant de s’envoler pour Sydney. Il dépose ses valises à l’hôtel, va boire un verre et jouer dans l’un des nombreux pubs de cette petite ville torride et poussiéreuse, où tout le monde s’ennuie... Cinq matins de trop nous fait vivre le cauchemar éveillé d’un homme ordinaire, qui devient peu à peu accro à l’alcool, au jeu, au sexe, à la violence, jusqu’à l’autodestruction.
Mon avis :
Direction l’Australie !
Si je devais résumer ce petit livre de Kenneth Cook en 3 mots : décentes aux enfer !
Voilà ce qui attend John Grant, professeur depuis un an de l’unique classe de Tiboonda, petit patelin australien. Bien décidé à profiter de ses 6 semaines de vacances à Sydney, le voilà sur le départ, avec une halte à Bundanyabba, ou Yabba, comme l’appelle les gens du coin, où il doit passer la nuit avant de la route pour la ville (la vraie, la civilisée). Cette halte va s’avérer redoutable. Il perd au jeu toutes ses économies et se retrouve entraîné dans les addictions de ses habitants (tous plus farfelus les uns que les autres) entre alcool, sexe et chasse aux kangourous….
Non mais qu’est-ce que c’est que ce roman ?! Bienvenue en enfer ! Pas l’enfer australien de Douglas Kennedy et son Cul-de-sac, mais celui d’une déchéance physique et psychologique absolument hallucinante !
L’atmosphère est lourde et poisseuse. Sans avoir affaire à un thriller, il y a quelque chose d’assez terrifiant dans ces pages lorsqu’on voit ce pauvre John, (personnage absolument banal) vivre ses événements de façon tellement passive. « Mais bon sang John, réveille-toi ou je te mets un coup de pied au cul !!! »
Vous croyez qu’il ne pourra pas tomber plus bas, mais vous êtes loin du compte ! Et ça ne semble jamais s’arrêter….
Cinq matins de trop est un bon roman qui vous entraîne dans un tourbillon d’émotions. En plus de la consternation, j’ai eu ma dose de compassion (un peu au début), de dégoût, de curiosité, d’interrogations, d’inquiétude… Mais il faut s’y plonger pour comprendre l’ampleur et la brutalité des de cette terrible intrigue.
C’est d’un côté fou et en même temps si crédible que la lecture se fait sous tension. Et quand vous pensez qu'une bonne étoile daigne enfin accompagner John, c’est pour mieux vous le berner.
Impossible d’oublier cette aventure qui vous dit que parfois il vaut mieux rester coucher (ou espérer qu’il ne s’agisse que d’un cauchemar et que vous allez vite vous réveiller).
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