Libre-R et associés : Stéphanie - Plaisir de lire

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Sonya Hartnett : L'Enfant du fantôme

L'Enfant du fantôme de Sonya Hartnett         5/5 (19-04-2012)

 

L’enfant du fantôme (156 pages) est un roman adolescent (mais qui conviendra à beaucoup d'adultes), publié aux Editions Des grandes Personnes le 26 août 2010.

Ce livre a trouvé sa place dans ma PAL juste pour son auteure dont je suis fan. Je ne savais pas vraiment où le récit allait me mener et j’ai été très agréablement surprise. Abordant les thèmes de l’amour, du rêve et de la nature, ce roman est une pure merveille. Ce n’est pas un coup de cœur, mais il s’en approche de très près.

 

 

 

 

L’histoire (éditeur) :

 

Née en Australie au début du XXe siècle dans une famille aisée, Maddy est une enfant solitaire, étrangère dans sa propre maison, qui rêve d'une vie pleine de mystère. Alors le jour où, sur une plage, elle croise Plume, qui n'a aucune attache et ne possède rien, Maddy sent le sable s'ébouler sous ses pieds et les vagues lui répéter encore et encore le même mot. Elle s'éprend de sa liberté et de son parfum d'impossible, cherche malgré elle à l'apprivoiser...

Une histoire douce-amère d'amour et de renoncement, mais aussi de courage et de réalisation de soi. Une fable lumineuse servie par la langue singulière de Sonya Hartnett, qui dit si bien la nature australienne, empreinte d'ancestrales légendes. 

 

Mon avis :

  

Au retour d’une de ses promenades quotidiennes, Matilda Victoria Adelaïde, veille femme solitaire, découvre un enfant installé dans son salon. Aussi curieux qu’impertinent, le garçon n’hésite pas à la questionner sur son passé. Peu à peu, d’anecdotes en images, elle raconte et redonne vie à Maddy, la jeune femme qu’elle était il y a 60 ans. Fille unique issue d’une famille aisée, solitaire et un peu fantasque, elle est tombée sous le charme de Plume, un garçon mystérieux croisé sur la plage…

 

Maddy est adorable, et très attachante. Elle mêle l’intelligence à l’innocence et l’obstination à la résignation. Je me suis d’emblée attachée à elle, sans doute parce que je me reconnaissais un peu en elle. J’ai beaucoup aimé (envié)  la relation qu’elle a avec son père «l’homme de fer». Quant à sa relation avec Plume, elle est belle, délicate et surtout très fragile. Ce personnage masculin est mystérieux. Bohème, énigmatique, fantomatique, il est indomptable. Très proche de la nature et attaché à la liberté, il ne possède rien, parle aux animaux, et malgré tout l’amour qu’ils ont l’un envers l’autre, il ne semble vraiment pas fait pour la vie que Maddy tente de leur construire.

 

Comme dans les précédents romans de Sonya Hartnett que j’ai lus (Finnigan et moi et Une enfance australienne), l’enfance à une place importante dans ce livre. Toutefois, j’ai trouvé l’atmosphère bien différente. Moins tendue et moins sombre, elle est ici plutôt lyrique, tout en légèreté surtout grâce aux descriptions poétiques et imagées. Entremêlée aux souvenirs de Matilda, l’histoire de Maddy se construit peu à peu, pour virer vers la fable onirique.

 

L’histoire est douce, triste, belle et le style de Sonya Hartnett est parfaitement maîtrisée. Je ne suis peut-être pas objective, mais je ne lui trouve pas de défaut. Elle emporte, tient en haleine, et transporte le lecteur dans un univers imaginaire qui colle très bien à la réalité. Sans décalage, elle fait doucement basculer son récit du réel vers le mythe. Elle utilise ainsi la féérie pour illustrer une problématique concrète, ou comment trouver l’équilibre entre amour et liberté  (de vivre, d’être soi). Quel est la part de sacrifice et d’acceptation de l’Autre dans la relation ?

Avec cette histoire simple et délicate elle aborde également les questions du renoncement, du deuil et du bonheur, le tout avec une  écriture vraiment poétique.

 

Bref, vous l’aurez compris, j’ai adoré l’Enfant du fantôme. Je relirai très vite ce tout petit livre qui m’a fait penser à un conte presque mythique avec sa traversée de l’océan, ces animaux  et ces créatures typiquement australiens. Je vous conseille vivement ce roman.

 

 

 

 

« Chaque jour, sa première vision de Plume au bord de l’eau avait le gout du miel sur du pain chaud » page 54

« Un oiseau de mer ne se souciait que du vent, de l’eau et du ciel : affamé, aveugle, tombé à terre, ses pensées seraient toujours tournées vers l’envol » page 80

« Mais elle désirait tant qu’il soit heureux, qu’il lui appartienne : elle n’ouvrirait donc pas la prison de son cœur pour le libérer.  « Je t’aime », lui disait-elle, ce qui était vrai, et elle savait qu’il la croyait ; mais en prononçant ces mots, elle voyait la chaîne autour de la cheville de Plume, assez longue pour le laisser vagabonder, mais pas trop loin » page 82

« Le ciel pommelé était cobalt et rouge rubis. Les premières étoiles scintillaient sur les vagues. La lune était suspendue à la lisière de l’eau, pareille à une patinoire pour lucioles. » page 123

 

J’aurais pu vous en citer encore un millier d’autres, mais je m’arrêterai là.



21/04/2012
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