Libre-R et associés : Stéphanie - Plaisir de lire

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Laurent Ladouari : Cosplay

Cosplay  de Laurent Ladouari      3/5 (26-12-2013)

 

Cosplay  (474 pages) est paru le 2 janvier 2014 chez HC Editions - Herve Chopin Editions.

 

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L’histoire (éditeur) :

 

ADAMAS, milliardaire cynique et haï de tous, rachète une ancienne gloire de l’industrie au bord de la faillite : 1T. Le redoutable prédateur déclare vouloir la détruire.Cela n’a aucun sens.
Le même jour, par un invraisemblable concours de circonstances, Katie Dûma parvient à se faire recruter par 1T. Comme les trois mille autres employés, Katie est invitée à plonger dans l’univers virtuel du COSPLAY : un jeu de masques où chacun agit et communique sous le couvert de l’anonymat.
Le COSPLAY n’a pas de règles : ce jeu de simulation prône une liberté totale. Protégé par son masque, chacun révèle sa véritable humanité : calomnies, délations et règlements de compte se déchaînent dans une explosion de violence sans précédent.
Le COSPLAY est la bombe envoyée par Adamas pour anéantir 1T. Mais depuis l’intérieur du jeu, Katie organise la résistance.

 

Mon avis :

 

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Comment définir Cosplay ? Pas évident…j’aurais tendance à le placer entre le thriller et la science-fiction, mais un je ne sais quoi se roman social (avec ses thèmes des inégalités et du monde du travail et de l’entreprise) avec une moral un peu grandiloquente, me laisse perplexe sur la question. La question n’a pas tant d’importance finalement, c’est plus de savoir si ce titre est bon.

 

L’histoire est celle de la société 1T (véritable personnage central du roman !), vieille gloire de l’électronique en plein déclin, qui vient de se faire racheter par Zoran Adamas, un richissime homme d’affaire qui a fondé Phénix avant la guerre (devenue un puissant consortium utilisant l’oiseau de feu comme emblème). Mais pourquoi a-t-il choisi de reprendre une entreprise pourrissante ? Quel est son but ? Tout cela reste bien mystérieux et ne cesse d’accroître la curiosité des actionnaires, des employés et du public. Les journaux s’emparent évidement  de l’affaire et annoncent officiellement qu’Adamas compte organiser au sein cette société un jeu appelé Cosplay, auquel chaque employé (du plus gradé au plus discret, y compris le voiturier) est convié. Chaque joueur revêt donc un masque (pour garantir son anonymat), choisit un personnage qu’il incarnera durant ces trois jours et se lance dans le Cosplay (ou COStume rolePLAY, jeu de simulation conçu et développé par Phénix).  Dans ce monde virtuel tout est autorisé. Les passions se déchainent, tous les coups (et même  les plus bas) sont permis, les véritables personnalités sortent au grand jour, tout comme l’envie de sauver 1T de la déchéance.

 

J’ai trouvé que l’écriture de Laurent Ladouari  était assez entraiînante. La lecture, malgré un très nombre de personnages (une multitude, qui avec l’arrivée des personnages virtuels, devient un peu bizarre), et un thème de la haute technologie beaucoup  mis en avant (et pas forcément toujours évident), restait assez simple. Cette simplicité se retrouve aussi et malheureusement dans l’intrigue, dont l’on comprend très vite les tenants et les aboutissants. Quand la jeune et intelligente Katie Dûma vient passer son entretien d’embauche, le jour même où le Cosplay est annoncé et que l’équipe d’Adamas s’installe au sein de 1T, c’est avec une évidence élémentaire que l’on  sait que la jeune femme innocente, issue des quartiers défavorisés (entendez : en dehors de la Capitale) aura un grand rôle à jouer avec sa bonne morale. Et oui, les méchants sont vraiment mauvais et les gentils finissent toujours par gagner ! L’histoire, à la mentalité nipponne du « tu aimes la société dans laquelle tu travailles, alors tu la chérie et tu l’as fait progresser », manque finalement d’originalité je trouve. J’ai également beaucoup regretté le manque de développement sur le monde futuriste où un mur de 12 mètres de haut sépare et protège la Capitale de la Zone, depuis «  la Commune » qui a eu lieu il y a presque 20 ans.

 

Et pourtant, malgré ces quelques défauts, je reconnais que je me suis laissée prendre dans l’intrigue, à essayer de deviner qui était qui dans le Cosplay (qui se cache derrière chaque personnages), à voir évoluer le jeu virtuel, à me prendre d’affection pour LA gentille Katie et finalement à enchaîner les chapitres très courts donnant un très bon rythme à la lecture. Certaines personnalités se sont dévoilées pour devenir assez attachantes pour certaines (et les mauvaises ne le sont pas toutes au final).

Cosplay est un premier roman (et un premier tome me semble-t-il au vu du dénouement) sympathique dans son ensemble, avec de nombreuses références musicales des années 80 qui ont réveillé en moi d’agréables souvenirs. Il se lit facilement mais m’a laissée avec aussi beaucoup de questions sans réponses.

 

En bref : un roman certes inégal, mais qui donne envie de continuer l’aventure Zoran Adamas.

 

 

«- Le Cosplay est une boite de Pandore. Il libère le pire en premier…il pourrait aussi révéler le meilleur. (…) 

- O.K. ! les dieux envoient une femme, très belle, charmer les Géants afin de les punir d’avoir dérobé le feu de l’Olympe pour le donner aux hommes. Cette femme, Pandore, portait avec elle une boite. Mais quand elle l’ouvre…

- …il s’échappe de la boite toute les horreurs du monde que les dieux avaient enfermées, compléta Donika. Les guerres, les épidémies, la discorde.

- C’est le Cosplay ! s’exclama Fabio.

- alors ils referment la boite d’un coup sec, reprit Andrew. Mais il est trop tard. Le mal est sorti et ravage le monde. Fin de l’histoire. Début de tous les malheurs de l’humanité.

- Et ? demanda Katie.

-  Et c’est tout. Je crois… (…)

- On ne raconte jamais cette histoire jusqu’à la fin. Or, c’est la fin qui donne tout son sens à l’histoire.

-  Il y a une autre fin ? demanda Fabio.

- Elle tient à un détail infime en apparence, mais capitale. Ils refermèrent la boite d’un coup sec… », et ils eurent bien tort de le faire. Car, au fond de la boite, l’Espérance était demeurée prisonnière. L’Espérance est toujours plus lente que les autres à sortir. Si elle avait pu sortir de la boite, l’Espérance aurait permis de tout endurer, puis de tout reconstruire. » page 231-232

 

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04/01/2014
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