Libre-R et associés : Stéphanie - Plaisir de lire

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Fabien Prade : Parce que tu me plais

Parce que tu me plais de Fabien Prade    3,5/5 (16-08-2013)

 

Parce que tu me plais (121 pages), premier roman de Fabien Prade, est paru le 26 août 2013 Chez Nil Editions.

 

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L’histoire (éditeur) :

 

Théo n'est pas du genre à se faire du souci dans la vie. Avoir de l'herbe de bonne qualité, des plans d'incruste réguliers et des copains disponibles pour regarder les filles depuis une terrasse ensoleillée suffisent à son bonheur. Il a une vingtaine d'années, sillonne Paris sur son scooter, ne fait presque rien, et ne souhaite qu'une chose : que cela dure. Et voilà qu'un jour, alors que Théo s'empoigne avec une clocharde qui lui demande de l'argent, une jeune fille élégante le reprend sur son comportement. Théo n'en revient pas : d'une part de sa beauté, d'autre part de son culot. La belle Diane, riche, bien élevée, pleine de principes, vient de débouler dans sa vie.

 

Mon avis :

 

A l’arrivée des beaux jours, habituellement posé à la terrasse d’un café, Théo (le narrateur) et ses amis regardent défiler les filles apprêtées comme il se doit pour la saison. C’est à la table d’à côté, qu’il tombe sur une perle, qui malheureusement ne daigne même pas lui lancer un regard (signe distinctif qu’il se passe quelque chose, selon lui…). Au plus grand plaisir de ses potes qui assistent au spectacle, le contact ne se passe alors pas du tout comme prévu, et Théo se prend un râteau. C’est lors d’une petite fête organisée chez son ami Carlos, qu’il tombe sur le numéro de la belle, grâce auquel il compte bien prendre contact avec la belle inconnue (Diane) et tenter de rattraper le coup. Ça sera finalement elle qui le contactera, pas vraiment pour ce qu’il espérait mais c’est au début...et tant pis si elle est déjà en couple…ou peut être que si, ça a son importance…

 

Petit livre qui fait davantage penser à une nouvelle qu’à un roman, Parce que tu me plais, sans être la découverte de l’année, est une lecture sympathique et qui sort de l’ordinaire. Le style, ou plutôt le ton, donné colle merveilleusement au personnage de Théo, petite racaille de banlieue qui ne cherche pas grand-chose dans la vie, juste mater, kiffer et glander. Le tout accommodé de quelques menues besognes, de pas mal de deals et de consommations de substances illicites.

 

« Financièrement, je m'en sortais aussi grâce au RSA, mais surtout grâce à l'herbe que je revendais à mes amis.

Je n'étais pas un dealer, je dépannais.

Mais comme j'avais beaucoup d'amis qu'ils fumaient tous, ça finissait par être assez rentable.

A final, mes revenus mensuels allaient chercher dans les deux mille euros. (...)

La ganja a toujours eu une importance considérable dans mon existence. Depuis mes 15 ans, j'ai eu quasiment en permanence un joint dans la bouche, et cela a pas mal modifié mon approche de la vie adulte.

En gros, à force de plus ou moins tirer mon épingle du jeu sans rien foutre, je comprenais de moins en moins ceux qui s'obstinaient à rester dans le circuit, alors qu'ils y échouaient.» page 19-20

 

Pas de quoi casser trois pattes à un canard me direz-vous. Oui, mais Fabien Prade a su apporter de la fraîcheur dans son style et a réussi en quelques pages à maintenir notre intérêt pour ce jeune « branleur » (comme dirait mon père). A vrai dire, on peut être choqué par certains de ses propos, mais bizarrement ce jeune vingtenaire devient vite touchant. Car, son langage de racaille avec ses mots violents (mais sans gravité) passe plus pour être de la provoc.

« J’ai fermé les yeux.

A ce moment-là, j’ai eu la vision de Bertrand Cantate en train de péter la gueule de Marie Trintignant.

Pas bon, ça. » Page 62 

Son histoire d’amour qui guide la lecture (et sa vie) n’est pas aussi simple qu’il l’aurait souhaité (un peu comme la vie après tout !) et cette rencontre complètement imprévue va radicalement changer sa vie. Il faut dire que Diane n’est pas une proie facile et qu’elle n’est surtout pas vraiment dispo. 

 

Fabien Prade signe un premier roman direct, qui ne s’encombre d’aucun élément inutile, si bien qu’il ne fait pas long feu.  Que l’on aime ou non le style qui transpire du personnage, on apprécie surtout l’histoire (d’obsession et d’inaccessible) honnête et plus touchante qu’elle ne laisserait supposer.  J’ai été finalement surprise par ce livre, au bon sens du terme et j’espère que les prochaines publications de l’auteur seront tout aussi agréables (mais un peu plus longues quand même).

 

En bref : ce n’est surement pas le roman de cette rentrée littéraire que l’on retiendra le plus, mais je vous conseille tout de même de na pas passer votre chemin. Parce que tu me plais se lit à toute vitesse et fait passer un court mais agréable moment.

 

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29/08/2013
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