Libre-R et associés : Stéphanie - Plaisir de lire

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Emma Donoghue : Room

Room d’Emma Donoghue  3/5 (30-04-2013)

 

Room (408 pages) est sorti le 24 août 2011 aux Editions Stock (collection La cosmopolite) et est disponible depuis le 3à janvier 2013 en format poche chez Le Livre de Poche (456 pages).

 

    

 

L’histoire (éditeur) :

 

Sur le point de fêter ses cinq ans, Jack a les préoccupations des petits garçons de son âge. Ou presque. Il ne pense qu’à jouer et à essayer de comprendre le monde qui l’entoure, comptant sur sa mère pour répondre à toutes ses questions.
Cette mère occupe dans sa vie une place immense, d’autant plus qu’il habite seul avec elle dans une pièce unique, depuis sa naissance. Il y a bien les visites du Grand Méchant Nick, mais Ma fait tout pour éviter à Jack le moindre contact avec ce personnage. Jusqu’au jour où elle réalise que l’enfant grandit, et qu’elle ne va pouvoir continuer longtemps à entretenir l’illusion d’une vie ordinaire. Elle va alors tout risquer pour permettre à Jack de s’enfuir. Mais l’enfant va-t-il réussir à trouver des repères loin de leur univers ? Quel accueil lui réservera le monde extérieur, lui l’enfant né de la captivité d’une femme ?

 

Mon avis :

 

J’avoue que Room est un roman particulier, par son histoire et surtout à cause de son narrateur, un garçonnet de 5 ans. Il m’a fallu un bon moment pour ne plus trouver le style abrutissant. Parce que les Monsieur Par-terre, les Madame Baignoire, Madame Lucarne… m’ont vite tapé sur le système. D’un autre côté, cette narration enfantine  a quelques expressions qui m’ont fait sourire, telles que La dresse, A-mal-gésique, Mousse-tache… Abstraction faite de la narration, Room est une histoire troublante et assez particulière.

 

On comprend rapidement pourquoi Jack vit enfermé dans cette petite pièce avec sa mère depuis sa naissance, et quel est le rôle de Grand-Méchant-Nick. Leur captivité est racontée de façon détaillée. Les deux premières parties (Mes Cadeaux et Pour de Vrai) racontent leur quotidien et comment ils occupent leur temps de façon parfaitement organisé.  Cette ouverture est terriblement fastidieuse, néanmoins utile car elle pose les bases de leur relation fusionnelle (et ma foi assez saine pour la situation). Elle permet de faire doucement leur connaissance et d’en apprendre un peu plus sur l’origine de leur enfermement. Leur seul rapport avec Dehors reste Nick et la télévision. Malgré l’éducation que lui transmet sa mère, Jack se pose des questions (sur tout ce qu’il voit à la télé, leur réalité et si le Dehors existe vraiment). Sa mère se demande alors s’il ne serait pas temps de mettre un terme à cette mascarade de vie ordinaire. A eux deux, ils vont tenter de mettre en place un plan leur permettant peut-être de passer enfin à l’extérieur.

 

La troisième  partie est plus tendue et relance considérablement le récit. A partie de là, on commence à s’attacher un peu plus, ou du moins à apprécier Jack et sa narration qui donne un regard bien différent à tout ce qu’on peut lire habituellement sur la séquestration. Enfin, les dernières parties (Après et Le dehors) posent quelques questionnements lié à l’enfermement et à la reconstruction une fois la liberté retrouvée. Jack a vécu dans un cocon pendant les 5 ans, surprotégé par sa mère. Il a beau être un enfant intelligent et plein de questionnements, il est malgré tout (logiquement) très limité. C’est un gamin naïf, observateur et d’un courage incroyable. Il sait lire, compter mais est bien incapable de jouer au toboggan ou de faire ce que n’importe quel enfant de son âge fait quotidiennement. Une sortie ne serait-elle pas dangereuse ? Ne réveillerait elle pas des peurs (normales) liées à l’inconnu (pour Jack) et au battage médiatique (pour la mère) ? Après s’être adapté en transformant une situation inhabituelle (voir extrême) en quelque chose d’ordinaire, il va falloir faire place maintenant aux différents jugements et aux Autres, car la liberté n'est pas sans conséquence.

 

Room n’est pas un livre basé sur le sensationnalisme. L’histoire est racontée simplement, sans déballage constant de drames, ni voyeurisme. Je l’ai trouvé pourtant tout aussi terrifiant qu’un témoignage  réel. C'est un roman qui se révèle finalement fort intéressant grâce à sa narration (et son point de vue) unique.

 

J’arrive avec cette lecture à bout  (et surtout à temps) du Challenge Livra’deux pour Pal’Addict. Merci C’era pour ce choix !



30/04/2013
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